Quels soutiens internationaux sont nécessaires pour que Goma retrouve la paix et l’espoir face à la violence persistante ?

### Goma, entre l’ombre et l’espoir : Une analyse de la résistance face à l’adversité

Le 27 janvier 2025, la ville de Goma, carrefour névralgique de la République Démocratique du Congo, est plongée dans le chaos. Les détonations d’armes lourdes et légères ont fait de cette localité un territoire où la peur s’est invitée dans chaque foyer. Les réseaux sociaux, notamment le post de Théo Bongonda, joueur de football international, apportent une lueur d’espoir, mais la réalité sur le terrain est d’une cruauté inouïe. Cet article vise à explorer cette situation tumultueuse, non seulement sous l’angle des récits de la communauté locale, mais également à travers des comparaisons historiques et sociopolitiques.

#### La résonance des échos du passé

Pour mieux comprendre la situation actuelle à Goma, il convient de faire un parallèle avec d’autres points chauds de l’histoire congolaise. La révolte des Zairois dans les années 1990 et les conflits de la première et seconde guerre du Congo à la fin des années 90 ne sont pas que des réminiscences. Goma, région frontalière avec le Rwanda, a toujours été un carrefour de tensions ethniques et politiques, souvent exacerbé par des interférences extérieures. L’influence du Rwanda, mise en lumière lors des récentes ultimatums, rappelle la façon dont les enjeux géopolitiques modifient la vie quotidienne des Congolais.

La résilience de la population, quant à elle, trouve ses racines dans une année tumultueuse. À l’instar des révoltes passées où des voix comme celles de Lumumba ou des mouvements de jeunes étudiants ont animé le débat démocratique, les récents messages de solidarité de joueurs de football, tels que Cédric Bakambu et Chancel Mbemba, semblent évoquer une renaissance d’une conscience collective. Ces figures sportives, bien que étrangères à la politique, prennent position, traduisant ainsi l’idée qu’un soutien peut également émouvoir en temps de crise.

#### Le secteur humanitaire dans une impasse

La situation sur le terrain est d’une complexité extrême. Médecins Sans Frontières (MSF) a rapporté une saturation des hôpitaux avec plus de 61 blessés en quelques jours. La réelle valeur ajoutée de cette situation a été ignorée par beaucoup d’analystes : les chiffres de violence se révèlent souvent être des indicateurs d’un malaise plus large. Par exemple, en 2021, une étude avait révélé que le taux d’accès aux soins dans les provinces affectées par les conflits était particulièrement alarmant, s’inscrivant autour de 35 % seulement des besoins exprimés par la population.

Le problème ne réside pas uniquement dans l’augmentation du nombre de blessés, mais aussi dans la dégradation des infrastructures de santé. Le système de santé de Goma, déjà affaibli par des années de négligence, se trouve dans une situation de stress extrême. Une comparaison avec la Synergie des hôpitaux de Kinshasa révèle que, là où l’hôpital général a eu un taux d’occupation de presque 90 % en période de crise, Goma voit ses infrastructures se heurter à un effondrement total. L’interruption d’électricité, l’absence d’accès à l’eau potable et à Internet ne sont pas de simples détails techniques, mais des facteurs qui exacerbent l’angoisse des populations.

#### Les enjeux géopolitiques de la crise

La question de la sécurité, dominée par la présente pression du mouvement M23, s’inscrit dans une dynamique régionale bien plus large. La présence présumée de l’armée rwandaise soulève des interrogations sur les véritables motivations cachées derrière la lutte. Au-delà de la protection des civils, cette situation collective appelle également à une analyse des richesses et ressources de la région, où le coltan et l’or font l’objet de convoitises internationales. Dans un rapport récent de l’ONU, les groupes armés au Congo sont souvent renforcés par des réseaux de trafic d’armes et de ressources, soulignant l’étreinte douloureuse qui enserre la population locale dans un cycle perpétuel de violence.

Les déclarations des stars du football, bien qu’elles apportent solidarité et réconfort, ne suffisent pas à résoudre une crise aux racines multicouches. Les témoins de cette tragédie humaine doivent se transformer en acteurs. Dans ce sens, il est impératif que la communauté internationale réagisse non pas simplement par des aides ponctuelles, mais en s’engageant concrètement dans des programmes de développement à long terme, visant à restaurer la confiance entre les différentes communautés.

#### Conclusion : Au-delà de l’oubli

Goma vit des heures sombres, et pourtant, dans l’ombre de cette adversité, apparaît une lueur d’espoir cafardeuse. L’unité, l’espoir et la solidarité des voix individuelles, qu’elles viennent de sportifs ou des citoyens, sont les ingrédients cruciaux dans ce théâtre tragique. Les réseaux sociaux, de manière inattendue, jouent un rôle de catalyseur pour la mobilisation des consciences, mais il est essentiel de ne pas oublier l’urgence de réponses humanitaires véritables et soutenues.

Il est temps de ne plus traiter Goma comme une simple anecdote tragique parmi tant d’autres sur les plateaux d’information internationale. Tout en apportant un soutien humanitaire, il est impératif que la voix du peuple congolais soit célébrée et intégrée dans la narration des événements à venir. Car, comme le disait Victor Hugo, « La lutte continue » et c’est dans cette lutte que se dessine l’avenir de Goma. Goma, nous sommes avec vous.