**RDC : Le Rassemblement des Compagnons d’Étienne Tshisekedi pour le Changement et le Progrès en Appel à l’Unité Nationale**
Dans un contexte politique tumultueux et de tensions sécuritaires exacerbées en République Démocratique du Congo (RDC), le Rassemblement des Compagnons d’Étienne Tshisekedi pour le Changement et le Progrès (RCET-CPS), conduit par Jean-Pierre Lisanga Bonganga, a fait entendre sa voix lors des récentes consultations initiées par le président Félix Tshisekedi. Ce mouvement, proche du pouvoir en place, appelle à une refonte des priorités politiques, de l’opposition à l’union pour faire face à l’agression extérieure.
**La Position du RCET-CPS et son Enracinement Historique**
Lors de sa déclaration, Jean-Pierre Lisanga Bonganga a clairement positionné le RCET-CPS comme un acteur stratégique dans la lutte pour la souveraineté nationale : « L’heure n’est plus à l’opposition, mais à la récupération des territoires ». Cette phrase résume l’ambition du mouvement de se distancier d’une politique d’opposition traditionnelle, souvent synonyme de division dans un pays déjà extrêmement éclaté par des crises internes et externes.
Il est essentiel de replacer cette déclaration dans le contexte historique congolais. La RDC a traversé des décennies de conflits armés où le pouvoir a été régulièrement contesté par des forces rebelles, souvent soutenues par des pays voisins. L’émergence de groupements armés comme le M23, soutenu par le Rwanda, rappelle non seulement les blessures du passé, mais aussi les promesses non tenues issues des dialogues de paix, notamment ceux de Sun City en 2003. La déclaration de Lisanga rappelant le pacte républicain est une tentative stratégique de raviver la mémoire collective pour renforcer la cohésion nationale.
**Une Lecture Sociopolitique de l’Appel à l’Unité**
L’appel à l’unité nationale et à la mobilisation contre les agressions étrangères peut également être interprété comme une manœuvre politique pour rassembler les forces autour du président Tshisekedi. En effet, au-delà des enjeux sécuritaires, se dessinent des intérêts économiques et politiques. La RDC, riche en ressources naturelles, est constamment la cible de convoitises extérieures. La mobilisation contre le M23 peut donc être vue comme un moyen de redéfinir le discours politique autour de la souveraineté économique.
La position du RCET-CPS contraste avec celle de nombreux groupes d’opposition qui, tout en dénonçant les actions du gouvernement, font face à des accusations d’instrumentalisation de la crise sécuritaire pour des gains politiques au détriment de la légitimité démocratique. Ce repli sur une opposition critique, mais sans appel à l’uni social, risque d’affaiblir sa position dans le paysage politique national.
**Statistiques et Compléments : Un Contexte Sécularisé**
Pour illustrer cette dynamique, il convient d’examiner quelques chiffres récents. Selon une étude de l’Université de Kinshasa, près de 40% des Congolais affirment se sentir menacés par la présence de groupes armés dans leur région. De même, un rapport de Human Rights Watch a révélé que plus de 2 millions de personnes ont été déplacées à cause des conflits en cours en 2025, ce qui témoigne de l’urgence d’une action coordonnée.
Un autre aspect est la perception des institutions démocratiques dans le pays. Selon le Baromètre de l’Égalité et de la Démocratie, seulement 28% des Congolais estiment que les récents scrutins étaient équitables. Cela souligne le défi que le RCET-CPS doit surmonter s’il souhaite apparaître comme un acteur crédible de l’unité nationale, tout en consolidant le pouvoir de l’État.
**Conclusion : Une Invitation à la Réflexion Civique**
En appelant à une mobilisation générale face à l’agression étrangère, le RCET-CPS ne fait pas seulement un constat sur la situation sécuritaire ; il engage également une réflexion sur ce que signifie être congolais en temps de crise. L’unité nationale, tout en étant un impératif face à l’agression, doit s’accompagner d’un examen critique des valeurs démocratiques qui renforcent l’identité congolaise. La réconciliation ne peut prospérer que dans un cadre où la démocratie participative est vécue et non uniquement théorisée.
Le défi pour le RCET-CPS et les autres acteurs politiques sera d’articuler cette unité sans sacrifier les principes démocratiques, qui, comme le rappelle la mémoire d’Étienne Tshisekedi, sont le fondement de la lutte politique en RDC. En ce sens, ces consultations doivent être non seulement l’occasion de récupérer des territoires, mais aussi de redéfinir le chemin vers un avenir commun qui respecte la voix de chaque Congolais.