Pourquoi Goma reste-t-elle silencieuse face à la crise humanitaire dévastatrice qui touche ses habitants ?


**Les Tragédies Oubliées de Goma : Au-delà des Bilan Chiffrés, une Population en Détresse Inéluctable**

Dans un monde saturé d’informations, l’hexagone de l’actualité internationale attire souvent notre attention sur des conflits majeurs, laissant dans l’ombre des zones de crise moins médiatisées, mais tout aussi tragiques. La situation à Goma, ville de l’est de la République Démocratique du Congo (RDC), en est un parfait exemple. Le récent communiqué du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) illustre un drame qui dépasse les simples chiffres d’une tragédie. En effet, plus de 600 blessés ont été enregistrés depuis le début du mois de janvier, principalement des femmes et des enfants, mais derrière ces statistiques se cache le désespoir d’une population prise en étau par des violences incessantes et une réponse humanitaire totalement insuffisante.

### Une Réalité Déshumanisée

L’afflux massif de patients blessés dans les hôpitaux de Goma révèle une réalité déshumanisée. La chef de la sous-délégation du CICR, Myriam Favier, évoque des civils amenés dans un état critique, souvent transportés dans des conditions à la fois précaires et alarmantes. Ce scénario n’est pas une simple malédiction d’un conflit local, mais le résultat d’une humanité qui, à chaque crise, réduit l’autre à un chiffre, à des statistiques froides. Favier souligne que lors des soins, les victimes sont parfois allongées à même le sol, une image-groupe révélatrice qui interpelle sur l’efficacité des réponses internationales.

Il est crucial de remettre cette situation en perspective. Chaque blessé représente un individu, une histoire, une famille fracturée par des évènements tragiques. Ces tragédies sont le produit d’une cyclique violence interne où les frappes de l’artillerie s’abattent sur les quartiers densément peuplés sans discernement, un acte qui s’affranchit des préceptes du droit international humanitaire. Comment une population déjà en proie à tant de maux peut-elle encore trouver un soupçon d’espoir lorsqu’elle est constamment exposée à des violences meurtrières ?

### L’Impact des Conflits Entre Politiques et Humanitaire

Les manifestations d’une guerre qui dure depuis des décennies en RDC doivent également être analysées sous l’angle politique. La guerre, qui a débuté en 1997, a laissé des blessures ouvertes qui ne guérissent pas. Les acteurs présents sur le terrain sont nombreux, souvent animés par des intérêts particuliers qui les éloignent des véritables préoccupations de la population. L’instrumentalisation de la souffrance humaine à des fins politiques demeure un phénomène tragique qui ne devrait pas être négligé.

Les efforts d’organisations humanitaires comme le CICR, bien que louables, semblent régulièrement entravés par des difficultés logistiques et des défis sécuritaires. En effet, il est impératif d’évoquer le pillage de l’entrepôt du CICR à Goma, une honte sans précédent qui souligne les méfaits de la violence et l’absence de protection institutionnelle. Les sanctions et les mises en garde des instances internationales, loin d’étouffer la violence, semblent parfois l’alimenter davantage, tandis que les services d’urgence se retrouvent à court de moyens.

### Un Appel à l’Action Internationale

La communauté internationale, bien qu’avertie, reste souvent muette face à ces crises humanitaires. Des familles se battent chaque jour pour leur survie, tout en attendant désespérément que le monde extérieur réagisse. L’absence de réactions ou d’initiatives concrètes rend chaque appel au secours dépourvu de sens. Dans ce contexte, les États et les institutions devraient identifier de nouvelles avenues pour réguler l’accès humanitaire, prenant en compte non seulement l’aide ponctuelle mais aussi le rétablissement à long terme des infrastructures sanitaires — essentielles dans une région qui a tant souffert.

Les statistiques nouvelles doivent s’accompagner d’actions durables, car la situation à Goma n’est pas un simple événement isolé. Elle représente un échantillon de la souffrance humaine et montre combien il est vital de redonner à la population le contrôle de son destin. Les initiatives doivent absolument inclure des programmes de santé mentale, car il est impératif d’accompagner les blessés physiques de la reconnaissance de leurs traumatismes psychologiques consécutifs aux violences.

### Conclusion

Il est indécent d’accepter que de telles atrocités se poursuivent sous nos yeux. Les récits de souffrance à Goma ne doivent pas être des échos d’une humanité inconsciente mais des appels à l’action pour construire une solidarité nouvelle. En ce début d’année 2024, au-delà des blessures et des pertes, il est de notre devoir de raviver le débat sur l’humanité. Les histoires de Goma ne doivent plus être un murmure mais un cri, une interpellation pour redéfinir nos responsabilités face au drame humain. Le temps des discours est révolu. La communauté internationale doit maintenant répondre, non par des mots, mais par des actes concrets qui transformeront le paysage de la souffrance en une terre d’espoir.