**L’initiative de nettoyage à Kinshasa : entre précaution et espoir pour la jeunesse**
Le 22 mai 2025, à Kinshasa, une annonce a suscité un intérêt significatif : deux cents jeunes membres du parti présidentiel Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS) ont été recrutés pour participer à un programme d’assainissement dans la commune de Kintambo. Ce projet, qui se déroule au cœur d’une métropole en plein développement et en proie à de nombreux défis urbains, mérite une analyse approfondie.
### Un contexte délicat
Les défis de l’assainissement urbain en République démocratique du Congo (RDC) sont bien connus. Kinshasa, avec ses plus de 13 millions d’habitants, fait face à une accumulation de déchets qui menace la santé publique et le cadre de vie. Les initiatives pour améliorer l’assainissement sont donc cruciales, tant pour la propreté de la ville que pour le bien-être de ses habitants. Cependant, ces initiatives doivent être envisagées avec prudence et discernement, en tenant compte du contexte socio-économique du pays.
### Une initiative axée sur la jeunesse
La création d’emplois temporaire pour les jeunes est un aspect positif de cette initiative. Dans un pays où le taux de chômage chez les jeunes est alarmant, les offrir une opportunité de contribuer à l’assainissement de leur environnement peut avoir des effets positifs sur leur sentiment d’utilité et leur engagement civique. En recrutant ces « combattants » de l’UDPS pour l’assainissement, le gouvernement cherche à mobiliser les jeunes autour d’un projet commun qui dépasse la simple collecte de déchets.
### Un fonctionnement en horaires atypiques
Les horaires des travaux sont également révélateurs. En se déroulant de nuit et de jour, cette organisation devrait minimiser les perturbations dans la circulation urbaine. Néanmoins, il serait judicieux de s’interroger sur les implications de tels horaires pour les jeunes recrutés, tant sur le plan de leur santé que de leur sécurité. La question des conditions de travail mérite d’être abordée : sont-elles adéquates et respectent-elles les normes de sécurité ?
### Une extension future incertaine
Les promesses d’une extension de cette initiative à d’autres communes de Kinshasa et au niveau national soulèvent des inquiétudes. Comment ces projets seront-ils financés et durés dans le temps ? L’engagement des autorités locales et nationales à soutenir une telle dynamique sera crucial. De plus, la réussite d’une telle démarche ne devrait pas se limiter à des aspects utilitaires. L’éducation à une gestion durable des déchets et la sensibilisation à l’importance de la propreté sont tout aussi nécessaires.
### Un problème de mentalité et d’infrastructure
En parallèle, l’encouragement à l’usage de bacs à ordures, comme l’a souligné Sadame Ngwani, coordonnateur du service d’assainissement à Kimbanseke, ouvre la réflexion sur un aspect fondamental : la nécessité d’un changement de mentalité. Les habitudes des populations doivent évoluer avec des infrastructures adéquates. Les initiatives d’éducation et de sensibilisation doivent accompagner ces projets pour qu’ils portent leurs fruits sur le long terme.
### Conclusion
Ce projet d’assainissement à Kinshasa incarne une opportunité d’engagement civique et de lutte contre le chômage des jeunes, mais il ne doit pas occulter les défis structurels qui subsistent. Une réflexion holistique sur l’assainissement urbain en République démocratique du Congo doit être engagée, joined to a broader discussion on youth empowerment, sustainable development, and public health. L’implication des jeunes dans ce processus peut être un atout, à condition que leur intégration se fasse de manière respectueuse et durable.
L’initiative de l’UDPS pourrait être une pierre angulaire d’une plus grande dynamique sociale, à condition de la structurer intelligemment et de l’étendre avec une vision à long terme. La route vers un Kinshasa plus propre et plus inclusif nécessite des efforts concertés et durables, où chaque acteur, citoyen et institution, a un rôle à jouer.