Comment la réouverture de la Nationale 1 en RDC révèle-t-elle les enjeux d’une infrastructure durable face aux aléas climatiques ?


**Kinshasa, 6 avril 2025 – Une résilience face aux caprices climatiques : La reprise du trafic sur la Nationale 1 et son impact socio-économique**

La récente réouverture du tronçon de la Nationale 1 reliant Kinshasa à la province du Kongo Central, interrompu par de violentes pluies, révèle non seulement l’importance des infrastructures routières en République Démocratique du Congo (RDC) mais également la détermination des autorités à garantir la continuité des échanges économiques dans un contexte climatique de plus en plus instable. Ce cas met également en lumière l’interdépendance entre l’infrastructure routière et la santé publique, ainsi que le rôle crucial du fleuve Congo dans le transport de biens et de personnes.

### La tempête, révélatrice des vulnérabilités infrastructurelles

La violente pluie, qui a causé l’érosion de la chaussée, témoigne des défis croissants que doit relever la RDC. La période des pluies, d’une intensité record, soulève des questions concernant la durabilité des infrastructures, dont la route nationale 1 est un pilier essentiel. Ce tronçon, qui supporte un volume de trafic considérable, ne doit pas seulement être vu comme une voie de transit, mais également comme une artère vitale pour l’économie nationale.

Des statistiques récentes indiquent que près de 70 % des échanges commerciaux de la RDC transitent par cette route. La coupure a donc des répercussions immédiates sur les prix des denrées alimentaires et d’autres produits de première nécessité sur les marchés de Kinshasa, où des hausses de prix constatées lors de la fermeture de la route ont pu être évitées grâce à la rapidité de l’intervention des autorités.

### Une réponse proactive face à l’urgence

Le ministre d’État en charge des Infrastructures, dont l’intervention rapide a permis de mettre en place des dispositifs d’urgence pour éviter l’accumulation de véhicules bloqués, démontre une volonté d’atténuer les effets des catastrophes naturelles sur la population. Les dispositifs mis en place, visant à réduire les attroupements – souvent sources de maladies contagieuses dans un contexte où l’hygiène est déjà problématique – ajoutent une dimension sociale et préventive à la gestion de crise.

D’un autre côté, les navettes fluviales mises à disposition sont un parfait exemple d’adaptabilité dans un pays où le fleuve Congo constitue une alternative souvent négligée. Les solutions fluviales, bien que moins couramment utilisées pour le transport régulier de passagers, offrent un moyen de contourner les problèmes d’infrastructures routières défaillantes. Ce mode de transport pourrait être développé à l’avenir comme une réponse systématique aux coupures de routes, d’autant plus qu’il s’aligne parfaitement avec les initiatives de développement durable.

### Une question de durabilité et de planification urbaine

Il est de plus en plus urgent d’intégrer la question de la durabilité dans la planification des infrastructures. Les événements récents soulignent les limites de la conception actuelle des routes, qui ne semblent pas suffisamment résilientes face aux impacts de changement climatique. À cet égard, il est temps pour les décideurs congolais d’opter pour des matériaux et techniques de construction adaptés aux réalités climatiques, tout en incluant des solutions innovantes telles que l’aménagement paysager pour réduire l’érosion.

Dans d’autres pays d’Afrique, des projets similaires montrent que la réhabilitation des infrastructures existantes est souvent plus bénéfique économiquement que la construction de nouvelles routes. Par exemple, en Côte d’Ivoire, l’utilisation de techniques écologiques a permis de réduire les coûts d’entretien des routes tout en favorisant la régénération des écosystèmes environnants. Une étude des coûts-bénéfices pourrait également contribuer à la prise de décision éclairée concernant les futures infrastructures en RDC.

### Conclusion : Une opportunité de redéfinition

La situation actuelle offre une opportunité inédite de repenser la manière dont les infrastructures sont conçues et maintenues en RDC. En incorporant les leçons tirées de cette crise, et en plaçant les modes de transport alternatifs au cœur des stratégies, la RDC peut non seulement surmonter les défis présents, mais également se préparer à ceux à venir. La route nationale 1, au-delà de sa réouverture, doit devenir un symbole de la résilience congolaise face aux défis environnementaux, tout en illustrant une approche proactive et intégrative en matière de développement socio-économique.

Face à un avenir où les caprices du climat risquent de jouer un rôle de plus en plus perturbateur, la clé réside dans la capacité à s’adapter, innover et planifier durablement. En agissant ainsi, la République Démocratique du Congo peut non seulement se redresser mais également avancer sur la voie du développement durable et inclusif.