Pourquoi le sommet de Dar es-Salaam pourrait-il marquer un tournant décisif pour la sécurité en RDC ?

### Sommet de Dar es-Salaam : Une Croisée des Chemins pour l’Afrique Centrale

Ce samedi, le sommet conjoint de la Communauté d’Afrique de l’Est (EAC) et de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) s’est ouvert à Dar es-Salaam, Tanzanie, marquant une étape cruciale dans la quête d’une solution durable à la crise sécuritaire et humanitaire en République démocratique du Congo (RDC). Si la situation à Goma, chef-lieu du Nord-Kivu, a été au centre des débats, il est essentiel d’examiner les enjeux internes et externes qui entourent cette problématique, ainsi que l’éventualité d’un avenir pacifié pour cette région de l’Afrique.

La RDC, riche en ressources naturelles, détient un potentiel économique qui reste largement inexploité en raison de décennies de conflits et d’instabilité. Pour enrichir notre compréhension, il convient d’analyser des éléments tels que l’engagement des jeunes dans la politique régionale, le rôle des réseaux sociaux dans la mobilisation des opinions et leur impact sur le dialogue entre les dirigeants africains.

### Un Appel à l’Action : Échos de l’Histoire

Dans son discours d’ouverture, la présidente tanzanienne Samia Suluhu Hassan a rappelé que « l’histoire nous jugera sévèrement si nous restons immobiles ». Ce sentiment résonne avec l’expérience collective des nations africaines face à la colonisation. En réfléchissant à l’impact que les luttes passées ont eu sur la solidarité contemporaine, nous constatons que les enjeux d’unité africaine sont plus que jamais cruciaux. Dans ce contexte, la mémoire historique doit servir de boussole pour orienter les actions futures.

Le président kényan William Ruto a évoqué le besoin d’une réponse collective, soulignant que la crise en RDC transcende les frontières. Si l’on revient sur des précédents de crises similaires, comme celles observées en Côte d’Ivoire ou au Soudan du Sud, on remarque que les réponses du continent sont souvent fragmentées et tardives. La régionalisation des conflits ne doit pas être sous-estimée, et l’éventuelle mise en place d’une force d’intervention rapide pourrait s’avérer bénéfique.

### Les Acteurs Internes et Externes : Une Tapisserie Complexe

Le rôle du Rwanda, bien que non explicitement mentionné dans les discours, demeure central dans la crise du M23 et ses ramifications. Comprendre la dynamique de pouvoir dans la région nécessite une exploration des relations entre le Rwanda et ses voisins, ainsi que la manière dont ces relations influent sur la situation en RDC. Des analyses antérieures ont révélé que des décennies de politiques d’influence et de népotisme ont exacerbé les conflits dans cette région. En parallèle, l’implication de puissances extérieures, comme la France ou les États-Unis, souvent motivée par des intérêts géostratégiques et économiques, complique encore davantage le tableau.

L’appel du président ougandais Yoweri Museveni pour un dialogue direct entre le président congolais Félix Tshisekedi et les groupes rebelles met en lumière une approche qui pourrait potentiellement désamorcer les tensions. Les dialogues de paix dans des contextes similaires, comme ceux menés par l’Union africaine en Somalie, ont prouvé leur efficacité lorsqu’analysés avec une approche pragmatique et inclusive.

### Le Futur de Goma : Espoir et Construction

Les attentes de la RDC vis-à-vis de ce sommet sont claires : des mesures concrètes, incluant la condamnation de l’implication présumée du Rwanda et le retrait des troupes rwandaises, sont vos souhaits explicites des autorités congolaises. Cependant, au-delà de ces demandes impératives, il est judicieux de réfléchir à des approches innovantes qui pourraient revitaliser Goma. La réouverture de l’aéroport, par exemple, n’est pas seulement une porte d’entrée pour l’aide humanitaire, mais représente également un boulevard pour la relance économique.

Tout en considérant les impacts négatifs des sanctions sur la population civile, le renforcement de la société civile et l’engagement des jeunes, traditionnellement délaissés dans les décisions politiques, pourraient offrir des perspectives nouvelles. Une mobilisation proactive des organisations non gouvernementales, en partenariat avec les institutions locales, pourrait être un levier puissant pour catalyser le changement.

### Conclusion

Le sommet de Dar es-Salaam n’est pas seulement une réunion diplomatique, c’est un instantané des défis et des espoirs qui animent l’Afrique de l’Est. En intégrant une réflexion historique et des stratégies d’engagement inclusives, les pays de la région peuvent transformer ces rencontres en catalyseurs de changement. Les dirigeants doivent saisir cette occasion pour poser les bases d’un avenir où la solidarité et l’engagement collectif pourront surmonter les divisions historiques. En conséquence, l’Afrique centrale pourrait devenir un modèle de résilience et de coopération, inspirant d’autres régions du monde à tirer des leçons de ses luttes et de ses triomphes.