Comment Hurghada peut-elle se transformer en un modèle de tourisme durable face aux tempêtes et au changement climatique ?


### La fermeture du port d’Hurghada : au-delà des vagues et des vents

Les événements sur la mer Rouge n’ont pas manqué d’attirer l’attention des médias le 31 janvier 2025, lorsque le port d’Hurghada a été fermé en raison de conditions météorologiques défavorables, avec des vagues dépassant les 3 à 4 mètres et des vents soufflant entre 23 et 26 miles par heure. Bien que cette décision ait été justifiée par des préoccupations évidentes en matière de sécurité, elle ouvre également la porte à une réflexion plus large sur l’impact environnemental et socio-économique des phénomènes météorologiques sur les régions côtières, spécialement celles dépendant du tourisme, comme c’est le cas d’Hurghada.

#### Un coup dur pour le tourisme

Située sur la mer Rouge, la ville d’Hurghada est l’une des destinations touristiques les plus prisées d’Égypte, attirant des millions de visiteurs chaque année pour ses plages, ses centres de plongée et son climat ensoleillé. La fermeture d’un port en période de haute saison touristique peut engendrer des conséquences économiques significatives. Avec des voyages annulés ou retardés, ce ne sont pas seulement les compagnies de croisières qui subissent des pertes, mais aussi l’ensemble de l’économie locale, y compris les hôtels, restaurants et autres entreprises qui dépendent directement de l’afflux de touristes.

Des études ont démontré que les événements climatiques extrêmes peuvent entraîner une réduction significative des arrivées touristiques dans des destinations comme celle-ci. Selon une analyse menée par l’Organisation mondiale du tourisme, une augmentation de 1°C de la température de l’eau peut réduire les jours d’activité de plongée de 30 % dans certaines régions, rendant ce type de dépendance alarmant à surveiller.

#### Un signe du changement climatique ?

Les conditions météorologiques extrêmes observées autour du port d’Hurghada soulèvent également la question de l’impact du changement climatique. Les scientifiques prévoient que l’augmentation des températures mondiales entraînera un accroissement de la fréquence et de l’intensité des tempêtes, en particulier dans des zones sensibles comme la mer Rouge. Ce phénomène pourrait avoir des répercussions dramatiques sur la biodiversité marine et l’érosion des côtes, avec un effet d’entraînement sur les économies locales qui en dépendent.

Cette fermeture doit être perçue comme un appel à repenser les stratégies de gestion des risques associés à ces événements extrêmes. Il devient essentiel pour les autorités locales de mettre en place des systèmes d’alerte avancés et des plans d’évacuation, tout en investissant dans des infrastructures adaptées pour accueillir un tourisme durable face à ces nouvelles réalités climatiques.

#### Une opportunité pour l’innovation

Si l’on considère le développement sensible du tourisme durable et la résilience des infrastructures, la fermeture du port pourrait être requalifiée en une opportunité. L’adoption de technologies vertes et l’optimisation de la gestion des ressources peuvent aider les entreprises locales à minimiser les impacts de ces événements. Les ports pourraient bénéficier d’une mise à niveau vers des systèmes plus intelligents, basés sur des prévisions météorologiques précises et des analyses de données avancées, permettant une planification proactive.

De plus, en mettant l’accent sur des pratiques respectueuses de l’environnement, la région pourrait stimuler un type de tourisme qui valorise la préservation de la biodiversité marine et offre une expérience authentique aux visiteurs. Des initiatives visant à couper le rendement énergétique des complexes hôteliers et à promouvoir les énergies renouvelables sont déjà en cours dans certains secteurs. Cela pourrait faire d’Hurghada un modèle de destination touristique écoresponsable dans le futur.

#### Conclusion

La fermeture du port d’Hurghada en raison des mauvaises conditions météorologiques ne doit pas seulement être envisagée comme une simple perturbation des activités maritimes, mais plutôt réfléchie comme une chance de réévaluation de la résilience économique et environnementale de la région. À mesure que le monde navigue dans des eaux de plus en plus tumultueuses à cause du changement climatique, des défis comme celui-ci pourraient être transformés en opportunités d’innovation. Ainsi, il appartient aux acteurs locaux et à la communauté internationale de s’engager ensemble pour construire un avenir durable qui préserve non seulement la beauté naturelle d’Hurghada, mais aussi les moyens de subsistance de ceux qui vivent en symbiose avec elle.