Le récent avertissement émis par Muhoozi Kainerugaba, fils du président ougandais Yoweri Museveni, à l’endroit des mercenaires blancs opérant aux côtés des Forces armées de la République Démocratique du Congo dans la traque des groupes armés dans l’Est de la RDC a suscité une réaction diplomatique rapide. La ministre d’État des Affaires étrangères, Thérèse Kayikwamba Wagner, a convoqué le chargé d’affaires de l’Ouganda en RDC, Matata Twaha, pour clarifier ces propos jugés « déplacés ».
Dans son message, Muhoozi Kainerugaba a clairement averti tous les mercenaires blancs présents dans la région qu’à partir du 2 janvier 2025, l’UPDF attaquerait tous les mercenaires dans la zone d’opérations. Ce tweet, bien que supprimé ultérieurement, a soulevé des inquiétudes et a entraîné cette convocation pour des explications formelles.
Lors des consultations, Matata Twaha a exprimé sa compréhension des préoccupations de la ministre et s’est engagé à transmettre ces points de vue à son gouvernement. Il a également mentionné que la ministre avait promis de formaliser ces préoccupations par écrit. Cette réaction témoigne de l’importance et de la gravité des propos tenus par Muhoozi Kainerugaba.
Par ailleurs, dans un autre tweet, le fils du président ougandais a indiqué son intention de se rendre à Kinshasa pour rencontrer le président Félix Tshisekedi. Cette annonce pourrait potentiellement ouvrir la voie à des discussions importantes entre les deux pays.
En outre, Matata Twaha a évoqué la question des conflits entre la RDC et le Rwanda, tout en saluant la dernière rencontre de la ministre d’État des Affaires étrangères, suite à l’annulation de la réunion tripartite de Luanda en Angola. Il a souligné que cette question concernait directement les deux pays concernés et que l’Ouganda ne prendrait pas position à ce sujet.
La situation dans la région, marquée par des tensions croissantes, notamment avec le refus de Paul Kagame de participer à la réunion tripartite en Angola, souligne la complexité des enjeux sécuritaires en jeu. L’implication de l’armée ougandaise aux côtés des FARDC dans la traque des rebelles ADF suscite des interrogations, notamment en raison des accusations de collaboration avec les rebelles du M23, telles que mentionnées dans un rapport récent des experts de l’ONU.
En conclusion, ces développements récents soulignent la nécessité d’une diplomatie active et de discussions approfondies pour prévenir toute escalade de la situation dans la région des Grands Lacs. Les relations entre les pays voisins restent complexes et fragiles, et il est crucial que des canaux de communication restent ouverts pour promouvoir la stabilité et la paix dans la région.