Le récent emprisonnement de l’homme politique zambien Emmanuel « Jay Jay » Banda au Zimbabwe, suite à des accusations de vol, a attiré l’attention internationale. Enlevé à la prison de Chipata Central Hospital où il était détenu, sa récente capture à Harare a relancé les débats sur la justice et la politique en Zambie.
Le scandale entourant Banda a débuté en août, lorsqu’il a fui l’hôpital de Chipata sous la garde de la police, alors qu’il attendait une comparution en justice. Sa cavale a pris fin cette semaine à Harare, où les autorités zimbabwéennes l’ont appréhendé dans un appartement qu’il louait. Le ministre zambien de l’Intérieur a confirmé son arrestation et a annoncé son extradition imminente vers la Zambie.
Les partisans de Banda allèguent que les accusations qui pèsent contre lui, en lien avec un vol commis en 2015, sont politiquement motivées. En effet, ce membre du parlement indépendant aurait été impliqué dans une affaire d’enlèvement controversée plus tôt cette année, ce qui a suscité des tensions avec les autorités en place. L’opposition, menée par le parti Patriotic Front dirigé par l’ancien président Edgar Lungu, a vivement réagi à son arrestation, la qualifiant d’enlèvement et appelant au respect des protocoles d’extradition internationaux.
Cette affaire soulève des questions concernant le respect de l’État de droit en Zambie, notamment en ce qui concerne le traitement des opposants politiques. L’ancienne administration de Lungu, battue aux élections de 2021 par Hakainde Hichilema, semble être impliquée dans cette affaire complexe. Les appels à une enquête approfondie sur l’évasion de Banda et les visites suspectes de sa femme à Harare soulignent les enjeux politiques entourant cette affaire.
En conclusion, l’arrestation de Jay Jay Banda au Zimbabwe et son extradition imminente vers la Zambie soulèvent des préoccupations quant à la transparence du système judiciaire et à la séparation des pouvoirs dans le pays. Cette affaire met en lumière les tensions politiques en Zambie et la nécessité de garantir l’équité et l’impartialité dans le traitement des affaires criminelles, quelle que soit l’appartenance politique des accusés.