Images de quête d’eau à Antananarivo : un quotidien éprouvant pour les habitants
La situation à Antananarivo, capitale de Madagascar, est devenue critique en termes d’accès à l’eau potable. En effet, la nuit est devenue synonyme de quête d’eau pour de nombreux habitants de la ville. Une réalité qui met leurs nerfs à rude épreuve, déjà épuisés par les difficultés quotidiennes. Malgré le début de la saison des pluies, l’eau ne coule toujours pas dans les robinets, laissant les plus démunis dans une situation précaire.
À Andraisoro, un quartier d’Antananarivo, des personnes font la queue depuis des heures pour remplir leurs bidons jaunes. Les règles de l’équité sont en vigueur, chacun a le droit de remplir un bidon à la fois, en attendant que leurs voisins aient fait de même. Ce processus peut prendre jusqu’à six heures pour remplir six bidons, et l’attente est souvent longue et frustrante.
Jacqueline, une habitante d’Andraisoro, exprime son désespoir face à cette situation : « On en souffre, on en souffre, parce qu’on attend depuis 20h. Des fois, l’eau n’arrive qu’à minuit et on ne peut remplir qu’un bidon par personne. Et des fois il n’y a rien, alors qu’on veille jusqu’au petit matin ! ». Sa fatigue est palpable, car elle doit également gagner sa vie en vendant des poissons séchés au marché pendant la journée pour subvenir à ses besoins alimentaires. Autrefois, l’eau coulait régulièrement la nuit, mais cela fait maintenant un an que la situation est devenue invivable.
Cette quête d’eau nocturne ne se limite pas à un problème d’accès à l’eau potable, elle entraîne également des disputes entre les habitants, exacerbant les tensions déjà présentes. L’incertitude permanente quant à la disponibilité de l’eau, le manque de sommeil et les difficultés croissantes créent un cocktail explosif.
Face à ces conditions de vie précaires, l’élection présidentielle imminente ne préoccupe pas beaucoup les habitants d’Antananarivo. Jacqueline affirme : « Je n’ai pas le temps de penser à autre chose. La propagande, les manifestations, tout ça, ce n’est pas ma priorité. Parce que je suis déjà tellement fatiguée de me battre au quotidien, pour ma survie… ».
Dans un autre quartier de la ville, Nanisana, Célestine, une porteuse d’eau, empile les bidons vides alors que la fontaine ne coule toujours pas. Elle explique qu’elle est trop occupée à trouver de l’argent pour nourrir sa famille et qu’elle n’a pas le temps de s’informer sur les candidats à l’élection présidentielle.
La réalité est la même pour Madame Perle, qui vend ses légumes à côté de bidons vides. Elle déplore la baisse de ses revenus et la pauvreté qui touche de plus en plus de personnes. Pour elle, les politiciens ne se préoccupent que de conserver leur pouvoir, et les petites gens sont ignorées.
Il est clair que la campagne présidentielle est loin d’être la préoccupation majeure des habitants d’Antananarivo. Leur priorité est de trouver de l’eau potable, de subvenir à leurs besoins essentiels et de survivre au quotidien. Une triste réalité qui met en lumière l’urgence de résoudre la crise de l’accès à l’eau dans la capitale de Madagascar.