« Procès historique à Bruxelles : témoignages bouleversants et déclarations contradictoires dans l’affaire des Rwandais accusés de crimes de guerre et de génocide »

Bruxelles tient en ce moment un procès historique, celui de deux Rwandais accusés de crimes de guerre et de génocide. Le procès est entré dans une phase cruciale avec l’interrogatoire de Séraphin Twahirwa, seul à la barre puisque son coaccusé, Pierre Basabose, est actuellement hospitalisé. Les débats ont été intenses, avec des déclarations contradictoires et des témoignages bouleversants.

Séraphin Twahirwa est accusé de nombreux meurtres et viols commis entre janvier et juillet 1994 à Kigali. Cependant, il nie catégoriquement les faits qui lui sont reprochés. Tout au long de son interrogatoire, il est resté évasif, affirmant qu’il ne savait pas qui gérait les barrages de miliciens dans son quartier et comment les massacres ont eu lieu. Il a même mis en avant son handicap, une jambe amputée suite à un accident de la route, pour tenter de convaincre de son innocence.

Ces réponses ont profondément choqué les parties civiles, représentées par Morgan Bonneure. Elles espéraient que l’accusé reconnaisse enfin sa responsabilité dans les événements tragiques qui ont eu lieu pendant le génocide. Pour elles, il est essentiel que la vérité soit révélée et que justice soit rendue.

De son côté, l’avocat de Séraphin Twahirwa, Vincent Lurquin, a remis en question la crédibilité des témoins interrogés au cours de l’instruction. Il a souligné le fait que ces témoins avaient été choisis par les autorités de Kigali et que les avocats n’avaient pas pu assister à leurs interrogatoires. Selon lui, cela crée un déséquilibre dans la procédure et ne garantit pas un jugement juste et équitable.

Le procès se poursuivra dans les semaines à venir avec près d’une centaine de témoins qui seront entendus devant le jury populaire. Ces témoignages, recueillis au Rwanda, en Belgique et ailleurs, seront cruciaux pour établir la culpabilité ou l’innocence des accusés.

Ce procès est d’une importance capitale, non seulement pour les victimes et leurs familles qui attendent depuis des années que justice leur soit rendue, mais aussi pour la justice internationale qui doit montrer sa capacité à juger les crimes de génocide et de guerre. À Bruxelles, la vérité tente de se frayer un chemin à travers les débats tumultueux et les récits bouleversants, dans l’espoir d’apporter un peu de réconciliation et de justice.