George Weah, l’ancienne superstar du football devenue président du Liberia en 2018, se prépare à briguer un second mandat lors des prochaines élections présidentielles en octobre 2023. Cependant, son bilan des six dernières années est mitigé et soulève des questions quant à sa capacité à mettre fin à la corruption qui sévit dans le pays.
Lorsqu’il est arrivé au pouvoir, George Weah avait suscité beaucoup d’espoir parmi la population libérienne. Il s’était engagé à mettre fin au système corrompu en place depuis des décennies et à œuvrer pour le développement économique et social du pays. Il a notamment mis en place des réformes dans le secteur de l’éducation, telles que la gratuité des inscriptions à l’université et la suppression des frais d’examen pour les étudiants du secondaire. Ces mesures visaient à améliorer l’accès à l’éducation et à lutter contre l’illettrisme au Liberia.
Sur le plan économique, George Weah a entrepris la reconstruction de certaines routes afin de stimuler le développement des infrastructures. Cependant, ces projets prennent du temps et le pays a été frappé par la crise économique mondiale causée par la pandémie de Covid-19. De plus, des retards de paiement des salaires dans les entreprises publiques et une inflation élevée ont créé un mécontentement croissant parmi la population.
Mais c’est surtout la question de la corruption qui reste un point critique dans le bilan de George Weah. Malgré des promesses de lutte contre ce fléau, peu de mesures concrètes ont été prises pour le combattre. Des scandales financiers ont éclaté et des hauts responsables du gouvernement ont été accusés de corruption, sans que des sanctions réelles soient prises. Cette inaction a alimenté le sentiment d’impuissance et de trahison parmi les Libériens, qui attendaient des résultats concrets dans la lutte contre la corruption.
Un autre point faible de la présidence de George Weah réside dans sa communication avec la population. Contrairement à son prédécesseur, Ellen Johnson Sirleaf, connue pour son implication et sa capacité à communiquer avec les Libériens, George Weah a souvent évité les débats et s’est retiré dans le silence lorsqu’il était confronté à des critiques ou des interrogations.
En conclusion, le bilan de George Weah à la tête du Liberia est mitigé. Si certaines initiatives ont été prises dans le domaine de l’éducation et du développement des infrastructures, la question de la corruption demeure un problème central non résolu. L’élection présidentielle d’octobre 2023 sera un test de popularité pour George Weah et permettra de mesurer la frustration de la population vis-à-vis de son bilan. Le prochain président devra s’engager fermement à lutter contre la corruption et à mettre en place des réformes concrètes pour répondre aux attentes du peuple libérien.