« Grève de la faim historique à la prison de Jaw à Bahreïn : 804 prisonniers politiques protestent contre les conditions de détention désastreuses »

Prison de Jaw à Bahreïn : une grève de la faim historique à l’appel de 804 prisonniers politiques

Depuis le 7 août 2023, la prison de Jaw, située dans le sud-est de Bahreïn, est le théâtre d’une grève de la faim sans précédent. Pas moins de 804 prisonniers politiques se sont lancés dans cette protestation pour dénoncer les mauvaises conditions de détention auxquelles ils sont confrontés.

Ces détenus réclament notamment plus de temps hors de leurs cellules, dépassant ainsi la limite actuelle d’une heure par jour. Ils demandent également un accès adéquat à des soins médicaux, qui leur sont actuellement refusés. Enfin, ils souhaitent avoir le droit de prier en groupe dans des espaces appropriés.

La situation dans la prison de Jaw est particulièrement préoccupante. Les prisonniers qui ont entamé cette grève de la faim représentent près d’un tiers de la population carcérale de l’établissement. Les témoignages recueillis auprès des membres de leurs familles sont alarmants.

Selon Maryam al-Khawaja, fille d’un opposant bahreïni célèbre, son père, Abdulhadi al-Khawaja, s’est joint à la grève le 9 août 2023. Il souffre d’une arythmie cardiaque, mais les autorités refusent de reconnaître sa participation à la grève. Depuis le début de ce mouvement de protestation, au moins 30 prisonniers sont transférés chaque jour à l’hôpital, souvent pour recevoir du plasma.

Les conditions de détention à la prison de Jaw sont décrites comme « épouvantables » par les observateurs. Les prisonniers sont soumis à des privations de nourriture et de soins, et les visites de leurs proches sont limitées à seulement 30 minutes, dans des conditions d’accès réstrictives. Les membres des familles sont souvent retardés, humiliés, voire empêchés de rencontrer leur proche détenu.

Cette grève de la faim, qui est la plus large et la plus longue dans l’histoire du Bahreïn, a attiré l’attention de plusieurs militants et défenseurs des droits de l’homme. Des rassemblements de soutien ont eu lieu dans plusieurs villages, où des centaines de Bahreïniens ont demandé la libération des prisonniers et ont crié des slogans appelant à la chute du roi Hamed ben Issa al-Khalifa, au pouvoir depuis 2002.

Face à cette mobilisation, les autorités ont opté pour l’isolement des grévistes et ont refusé de leur fournir des services médicaux tant qu’ils ne mettaient pas fin à leur protestation. De plus, certains prisonniers affirment avoir subi des violences de la part de leurs gardiens en guise de réponse à leurs revendications.

Cette grève de la faim met en évidence une réalité alarmante : la situation des prisonniers politiques à Bahreïn est préoccupante et nécessite une attention internationale. Il est impératif que les autorités bahreïniennes prennent des mesures pour améliorer les conditions de détention et respecter les droits fondamentaux de ces détenus. Tant que cette situation perdurera, la lutte pour la justice et la liberté à Bahreïn ne fera que s’intensifier.