François Bayrou exprime son opposition à l’utilisation du 49.3 pour la future loi sur l’immigration
Dans une récente interview au Parisien, François Bayrou, le patron du MoDem, a clairement exprimé son opposition à l’utilisation de l’article 49.3 pour faire passer le futur projet de loi sur l’immigration. Selon lui, cette question sensible ne doit pas être traitée de cette manière.
François Bayrou distingue les textes « essentiels » pour lesquels le recours au 49.3 peut être justifié en cas de blocage, des textes « utiles » mais qui ne sont pas vitaux. Il classe ainsi le projet de loi sur l’immigration dans la catégorie des « textes utiles » et estime qu’il serait regrettable que le Parlement ne parvienne pas à trouver un accord sur cette question. Il affirme que cela montrerait aux Français qui est responsable de l’absence d’amélioration dans ce domaine. Cependant, il se dit confiant dans la capacité à surmonter ces obstacles.
L’utilisation de l’article 49.3 de la Constitution, qui permet d’adopter un texte sans vote à l’Assemblée, mais expose le gouvernement au risque d’une motion de censure, ne serait donc pas adaptée selon François Bayrou pour aborder la question de l’immigration. En revanche, il considère que cet outil est essentiel lorsqu’il s’agit de faire voter les budgets, afin de garantir que le gouvernement ne soit pas constamment soumis au chantage.
En ce qui concerne un éventuel référendum sur l’immigration, François Bayrou se montre réticent, contrairement aux demandes de la droite et de l’extrême droite. Il estime qu’il ne faut pas faire de l’immigration un sujet inflammable, alimenté quotidiennement en combustible. Cependant, il est favorable à l’introduction dans la Constitution du droit pour un peuple de défendre son identité et ses valeurs, même lorsqu’il accueille et accorde l’asile.
Enfin, François Bayrou défend également la régularisation des sans-papiers travaillant dans des secteurs où la main-d’œuvre manque. Il considère que ce serait une mesure utile et juste, à ne pas confondre avec laisser ces personnes en situation irrégulière. Il souligne que ces individus travaillent, apprennent le français et cherchent à s’intégrer, et qu’il serait une erreur de les laisser dans une situation précaire.
Le projet de loi sur l’immigration continue de diviser et l’exécutif peine à trouver une majorité pour le faire adopter. Ce sujet sera au cœur des débats lors de la rentrée parlementaire, et le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin va prochainement s’exprimer devant le MoDem réuni à La Roche-Posay.
En conclusion, François Bayrou s’oppose à l’utilisation du 49.3 pour le projet de loi sur l’immigration et se montre réticent à l’idée d’un référendum. Il souligne l’importance de distinguer les textes « essentiels » des textes « utiles », tout en défendant la régularisation des sans-papiers travaillant dans des domaines en manque de main-d’œuvre. La question de l’immigration restera au cœur des débats politiques dans les mois à venir.