République démocratique du Congo : mesures disciplinaires contre CML13TV et ses animateurs pour discours de haine

En République démocratique du Congo, le Conseil supérieur de l’audiovisuel et de la communication (CSAC) a réévalué les mesures prises à l’encontre de la chaîne de télévision CML13TV, de l’animateur de l’édition spéciale « Libre Opinion », ainsi que des invités. Cette réunion en plénière a révélé que la suspension de la chaîne pour une durée préventive a été réduite de 45 à 30 jours. En revanche, l’animateur écope d’une suspension de 90 jours tandis que les deux invités, les députés Daniel Safu et Mike Mukebayi, ont été privés de passer dans les médias émettant en RDC pendant 90 jours.

Cette réunion fait suite à un communiqué publié le 22 mai dernier par le CSAC, dans lequel il regrettait le contenu de l’émission spéciale « Libre Opinion », diffusée par CML13TV le 20 mai, qualifiant celle-ci de « spectacle désolant » à la vue des contenus sulfureux qu’elle transmettait.

Le CSAC reproche notamment au journaliste- présentateur Louis-France Kuzikeza d’avoir organisé une prestation médiatique dont le contenu a fait véhiculer un discours de la haine ainsi que des propos tendant à inciter à la violence contre une tribu et à des attaques personnelles dans cette édition spéciale. Il est donc frappé d’une suspension de passage dans tous les médias de la RDC pour une durée de 72 jours.

Le CSAC pointe également une « volonté délibérée de mettre en péril la cohésion nationale » chez les invités. Le Conseil recommande même aux chambres parlementaires d’ouvrir des actions disciplinaires pour éviter que ces actes se reproduisent.

Le CSAC a également demandé la collaboration des médias pour l’application stricte de ces mesures.

Cette réévaluation des mesures entraînera un « embargo » sur CML13TV, qui devra présenter ses documents administratifs ainsi que la grille des programmes et le cahier de charges avant toute reconnexion.

Cette décision, prise par le CSAC, vise à réaffirmer la nécessité de la préservation de la paix dans le pays, ainsi que du respect des règles journalistiques et des médias pour s’assurer que de tels discours de la haine ne soient plus jamais diffusés.