« Interdiction de la conférence de l’ancien Premier ministre Augustin Matata Ponyo à Kenge : un exemple de restriction de la liberté de parole en RDC. »

La conférence que devait donner l’ancien premier ministre de la république démocratique du Congo, Augustin Matata Ponyo Mampon, a été interdite à Kenge, où il devait rencontrer des étudiants ce vendredi 26 mai 2023.

Les organisateurs de la conférence ont découvert ce jour-là que la salle du Cinquantenaire de la Procure des missions, prévue pour l’événement, avait été fermée et que des policiers surveillaient les lieux. Selon un membre du comité d’organisation, les portes avaient été fermées sur ordre du gouverneur de la province du Kwango, Jean-Marie Petit Petit Tamata.

Toutefois, les opinions divergent sur place. Certains estiment que Matata Ponyo ne devrait pas être autorisé à se rendre à Kenge en tant qu’opposant politique, étant donné qu’il ne savait même pas que la province du Kwango existait lorsqu’il était encore en poste en tant que Premier ministre. Ils lui reprochent également de ne pas avoir été suffisamment impliqué dans le projet de parc agro-industriel de Bukangalonzo, que la population de Kwanga avait soutenu, mais qui n’avait pas abouti pendant son mandat.

De l’autre côté, certains soutiennent que Matata Ponyo est libre de se déplacer dans le pays en tant que citoyen congolais, et que sa culpabilité dans le détournement du parc agroindustriel de Bukangalonzo n’a pas été prouvée par la justice.

Il est regrettable que la conférence n’ait pu avoir lieu, car elle aurait été l’occasion pour les étudiants de Kenge d’entendre les réflexions et les idées de cet ancien chef du gouvernement. Néanmoins, cette complication montre à quel point la situation politique en RDC est encore tendue et complexe, et que les autorités continuent de restreindre la liberté de parole de certains citoyens.