Titre : La violence sexuelle sévit toujours à l’est de la RDC, selon MSF
Au cours de la deuxième quinzaine du mois d’avril, Médecins Sans Frontières (MSF) a constaté une augmentation significative des victimes de violences sexuelles à l’est de la République Démocratique du Congo. Plus de 670 personnes ont été prises en charge par la branche MSF locale, notamment dans la région de Goma. Les équipes ont enregistré en moyenne 48 nouvelles victimes par jour, dont environ 60% auraient été agressées dans les 72 heures précédentes.
Ces violences ont été perpétrées principalement par des hommes armés, et ciblent majoritairement les femmes. Les victimes sont souvent agressées lorsqu’elles quittent les camps de déplacés, où elles vivent dans des conditions difficiles et précaires, à la recherche de nourriture ou de bois de chauffage. Plus de la moitié des victimes ont déclaré avoir subi des violences de la part de groupes armés.
Cette situation s’explique en grande partie par le manque d’aide humanitaire suffisante pour répondre aux besoins des populations déplacées, qui sont plus d’un million à avoir fui leurs villages depuis un an. Plus de 600 000 personnes vivent dans des camps informels autour de Goma, dans des conditions désastreuses qui les poussent à sortir régulièrement pour chercher de quoi survivre.
MSF a vivement dénoncé l’insuffisance de l’aide humanitaire sur place, qui ne permet pas aux équipes d’encadrer et de protéger ces populations vulnérables. Selon Jason Rizzo, coordinateur d’urgences pour MSF, la situation est catastrophique et nécessite une intervention urgente et concertée de toutes les parties concernées.