L’archivage des événements marquants est essentiel pour la préservation de l’histoire locale à Mbandaka, en République démocratique du Congo.

L’importance de la préservation de l’histoire locale émerge comme une question cruciale à Mbandaka, en République démocratique du Congo. Lors d’un échange en mai 2025, Alexis Lokota, président des jeunes intellectuels catholiques de la province de l’Équateur, a souligné le besoin urgent de documenter les événements marquants qui ont jalonné la région, tels que les épidémies, les catastrophes naturelles et les bouleversements politiques. Cette réflexion met en lumière les enjeux entourant la mémoire collective et le rôle fondamental de la documentation dans la construction d’une identité régionale. Alors que l’histoire orale reste une composante essentielle de la culture équatorienne, le manque de ressources et d’espaces dédiés à la lecture et à la recherche soulève des questions sur l’accès à des connaissances durables. Activités culturelles, initiatives citoyennes et soutien institutionnel apparaissent nécessaires pour favoriser un avenir éclairé par un passé bien conservé. Dans ce contexte, la voix d’Alexis Lokota nous invite à réfléchir sur notre relation avec l’histoire et sur la responsabilité commune d
**La préservation de l’histoire de l’Équateur : un défi pour les intellectuels de Mbandaka**

Le 18 mai 2025, lors d’un entretien à Mbandaka, Alexis Lokota, président des jeunes intellectuels catholiques de la province de l’Équateur en République démocratique du Congo, a soulevé une question essentielle : celle de l’importance de la documentation et de l’archivage des événements marquants qui jalonnent l’histoire de cette région. Ses propos résonnent comme un appel à une prise de conscience collective sur le besoin urgent de se pencher sur le passé pour mieux construire l’avenir.

Au cœur de son discours, il évoque plusieurs événements significatifs ayant eu un impact majeur sur la province, tels que l’épidémie d’Ebola, la pandémie de Covid-19, des élections souvent tumultueuses, des catastrophes naturelles telles que les inondations, et des tragédies récentes comme les naufrages. Chacun de ces incidents mériterait une documentation approfondie, non seulement pour honorer la mémoire des victimes, mais aussi pour servir de matière d’étude aux générations futures.

### Une réflexion indispensable sur l’histoire et ses sources

Lokota insiste sur le fait qu’« on ne peut reconstituer les événements sans documents et sans sources durables ». Cela soulève une question pertinente : comment peut-on apprendre de l’histoire si celle-ci n’est pas écrite ? La documentation constitue la mémoire collective d’un pays ou d’une région et ses absences peuvent conduire à une amnésie historique. En effet, la mémoire collective, bien qu’alimentée par l’oralité, nécessite aussi une trace écrite pour perdurer à travers le temps.

L’oralité demeure une part essentielle de la culture équatorienne et influence l’imaginaire collectif. Cependant, s’appuyer exclusivement sur cette forme de transmission peut limiter la compréhension des événements complexes, tant socio-politiques qu’historiques. Ainsi, l’écriture et la mise en place d’un corpus documentaire deviendraient non seulement des outils de transmission, mais également des vecteurs de développement culturel.

### Enjeux de la culture documentaire

Malgré cet enjeu crucial, le président Lokota déplore la carence de bibliothèques à Mbandaka et souligne l’absence de colloques intellectuels et d’une culture de la lecture et de la recherche. Cet état de fait soulève de vives inquiétudes : comment construire une mémoire collective si les lieux de savoir et de réflexion sont limités ? La faible attention accordée à la culture intellectuelle, exacerbée par des dissensions politiques parfois stériles, soulève également des interrogations sur le paysage éducatif et culturel de la province.

Il semble donc essentiel d’encourager la création de bibliothèques, d’espaces de dialogue intellectuel et d’événements culturels. Cela pourrait non seulement favoriser l’accès à des ressources documentaires mais également créer un espace de réflexion et d’échange pour des idées nouvelles et des débats constructifs.

### Vers une prise de responsabilité collective

La responsabilité de cette documentation incombe en premier lieu aux intellectuels et aux acteurs culturels de la province. Cependant, cette tâche ne peut être réalisée efficacement sans soutien institutionnel et communautaire. Les gouvernements locaux, en plus des initiatives privées, peuvent jouer un rôle clé en mettant en place des programmes de sensibilisation à la lecture et à l’écriture. L’implication de l’éducation formelle dans cette démarche serait également cruciale, afin d’intégrer une culture documentaire dès le plus jeune âge.

Face à l’absence d’archives, des initiatives citoyennes peuvent émerger, plaçant les jeunes au cœur du projet de documentation de leur histoire. Des travaux collectifs, des projets de recherche communautaires pourraient contribuer à éveiller une conscience historique partagée.

### Conclusion

En somme, la préservation de l’histoire de la province de l’Équateur requiert un engagement collectif et une vision à long terme. La parole d’Alexis Lokota, loin d’être un simple constat, représente une réelle invitation à reconsidérer notre rapport à l’histoire. En bâtissant une culture documentaire robuste, Mbandaka pourra construire un avenir éclairé par un passé bien archivé, permettant ainsi de mieux comprendre les défis actuels et futurs. La transmission de cette histoire se présente comme une passerelle vers une identité collective forte, où chaque événement, chaque vie, et chaque mémoire compte.

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