La situation sécuritaire à Djugu en Ituri se dégrade avec une intensification des attaques des groupes armés contre les FARDC.


**Analyse de la dégradation sécuritaire à Djugu : Un appel à la collaboration pour la paix**

La situation sécuritaire dans le territoire de Djugu, en province de l’Ituri, a pris une tournure inquiétante depuis le mois de mai 2023. Les récents événements, marqués par une intensification des attaques de groupes armés contre les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC), soulèvent des questions cruciales sur la capacité de l’État à garantir la sécurité de ses citoyens et sur l’efficacité des interventions militaires en cours.

Lors d’un point de presse tenu le 19 mai à Bunia, la coordination provinciale de la société civile a fait état de la mort tragique de plusieurs civils ainsi que du pillage de biens, notamment de bétail, par des miliciens, en particulier ceux associés à la CODECO et à la FPIC. Ces incidents ne sont pas isolés, alors que de nouvelles attaques ont été rapportées, notamment de la part des milices Zaïre et de la Convention pour la Révolution Populaire (CRP). Ce contexte de violence persistant incite à s’interroger sur les causes sous-jacentes et sur les réponses du gouvernement et de ses partenaires militaires étrangers.

L’implication croissante des groupes armés dans des dynamiques de violence et de pillage met en lumière des problématiques structurelles. Les conflits à Djugu sont souvent alimentés par des rivalités communautaires et des luttes d’accès aux ressources, exacerbées par une gouvernance locale fragilisée. Les témoignages des acteurs de la société civile, comme ceux de Dieudonné Lossa, coordonnateur provincial, mettent en évidence la nécessité d’une réponse unifiée et coordonnée entre les FARDC et les forces ougandaises, de l’UPDF, pour lutter efficacement contre ces milices.

L’appel de la société civile à une coopération accrue entre les deux forces a pour but non seulement de renforcer la sécurité, mais aussi de rétablir la confiance des populations locales vis-à-vis des autorités. En effet, l’isolement perçu des FARDC, qui sont souvent confrontées seules aux attaques de groupes armés, soulève des interrogations sur la stratégie sécuritaire mise en œuvre. Une perception d’inefficacité peut engendrer un sentiment de désespoir parmi la population, rendant la tâche de restaurer la paix d’autant plus complexe.

Il est également essentiel de considérer l’impact de la violence sur la vie quotidienne des habitants de Djugu. Des familles se voient dépossédées de leurs biens, tandis que des vies innocentes sont tragiquement perdues. Dans ce contexte, la société civile plaide pour un « vivre-ensemble » pouvant favoriser la paix. Une telle démarche, pour être efficace, doit impliquer non seulement les institutions militaires, mais aussi les leaders communautaires, les organisations non gouvernementales et la population elle-même.

La promotion de la paix passe également par des actions préventives, visant à encourager un dialogue intercommunautaire, à renforcer la résilience des populations locales et à prévenir la radicalisation des jeunes. C’est là un défi crucial, surtout dans un contexte où la désillusion vis-à-vis de l’État peut pousser certains à rejoindre les groupes armés.

En conclusion, la situation à Djugu appelle à une réflexion approfondie sur les mécanismes de la paix et la sécurité. Tout en visant une neutralisation des milices, il est tout aussi important de renforcer le tissu social et d’encourager un climat de confiance entre l’État et ses citoyens. L’engagement à long terme pour la paix nécessitera une approche holistique, qui intègre à la fois des solutions sécuritaires immédiates et des initiatives de développement durable, pour répondre aux causes profondes des conflits. La collaboration entre les partenaires militaires et la société civile sera déterminante dans cette quête fragile mais essentielle pour un avenir pacifique à Djugu.

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