## La Qualité de la Connexion Internet Mobile en République Démocratique du Congo : Un Rapport Révélateur
La société française nPerf a récemment publié son rapport sur la qualité de la connexion internet mobile en République Démocratique du Congo (RDC) pour l’année 2025, mettant en avant des résultats qui suscitent des réflexions approfondies sur le secteur des télécommunications en Afrique, et en particulier en RDC. Orange, le fournisseur qui se classe en tête cette année, a délogé Airtel, qui occupait jusqu’alors la première place. Africel, quant à lui, termine le classement en troisième position. Ce renversement de positions mérite d’être analysé dans le contexte sociopolitique et économique de la région.
### Un Indicateur de Performance
À première vue, l’avènement d’Orange en tête ne peut qu’être interprété comme un signe positif pour les consommateurs. Cela montre une volonté d’amélioration en matière de service, qui était souvent critiqué pour son inaccessibilité ou sa faiblesse dans certaines zones du pays. Toutefois, cette compétition entre les opérateurs ne doit pas occulter des réalités plus profondes liées à l’accès à la technologie.
La problématique de la qualité de la connexion va au-delà des simples chiffres. En effet, dans un pays où des millions de Congolais sont encore privés d’une connexion fiable, comment peut-on interpréter ces performances en matière de télécommunications ? Les disparités régionales subsistent et l’accès à Internet reste un luxe pour de nombreuses communautés rurales. Ainsi, la question se pose : comment ces opérateurs envisagent-ils de se développer sur l’ensemble du territoire, y compris dans des zones moins rentables économiquement ?
### Des Politiques à Revisiter
Ce rapport de nPerf rejoint d’autres enquêtes et études relatives aux infrastructures en RDC. Il soulève des interrogations sur les investissements nécessaires pour améliorer encore la qualité et l’accessibilité des services. Les opérateurs doivent-ils assumer seuls cette responsabilité ou le gouvernement doit-il jouer un rôle plus actif dans la régulation et l’encadrement de ces dynamiques ?
À Kinshasa, par exemple, la récente ouverture d’un dialogue national sur la gouvernance minière au sujet des conflits en RDC et dans la région des Grands Lacs évoque également l’idée que les ressources générées par l’exploitation des richesses du pays pourraient être utilisées pour financer des infrastructures essentielles, y compris les réseaux de télécommunication. Il ne serait pas incongru de postuler que des synergies entre secteur minier et secteur des télécommunications pourraient renforcer la capacité des opérateurs à étendre leurs services à des zones rurales et isolées.
### Contexte Socio-Économique
Il est également essentiel de replacer cette actualité dans un contexte socio-économique plus large. Alors que le prix du maïs reste stable au Kasaï et dans le Haut-Katanga, et que la consommation de produits pétroliers augmente dans le pays, il est important de s’interroger sur le pouvoir d’achat des Congolais. L’accès à Internet, et par extension aux informations et services qu’il véhicule, pourrait à la fois être un vecteur de développement et un critère de progrès sociétal.
Face à la menace des conflits persistants, comme l’émergence du M23 à Bukavu et les enchaînements de grèves dans des secteurs vitaux tels que la douane à Mahagi, la stabilité économique et politique apparait cruciale pour un réel avancement. Une transparence accrue et une bonne gouvernance seraient des éléments déterminants pour établir un climat de confiance, propice à l’investissement et à l’innovation.
### Vers une Stratégie Collective
Il est indéniable que l’arrivée d’Orange en tête du classement nPerf indique une amélioration notable, mais cela doit être conjugué à une réflexion plus large sur l’avenir des télécommunications en RDC. Quels sont les leviers que le gouvernement peut actionner pour encourager l’innovation et l’investissement dans ce secteur vital ?
Les opérateurs eux-mêmes doivent aussi réfléchir à des modèles économiques qui leur permettraient de rendre leurs services accessibles à des populations plus larges. Une stratégie collective qui favoriserait le partenariat entre secteur public et secteur privé pourrait permettre d’améliorer l’accès à Internet, tout en stimulant l’économie locale.
### Conclusion
Le rapport de nPerf concernant la qualité des connexions internet mobile en RDC est plus qu’une simple évaluation de performances. Il représente un tableau des défis et opportunités à l’échelle d’un pays en pleine mutation. Le chemin vers une meilleure connectivité est semé d’embûches, mais une approche collective intégrant les divers acteurs peut encourager un dialogue constructif et inclusif pour le bien-être de tous les Congolais. En fin de compte, la question ne se limite pas à quel opérateur domine le marché, mais plutôt à comment construire un avenir numérique qui soit équitable, durable et bénéfique pour chaque citoyen.