Comment le maire de Lusambo cherche-t-il à restaurer la discipline administrative face aux défis de l’insécurité ?


**Lusambo : L’efficacité administrative face à l’incertitude sécuritaire**

Le 9 avril 2025, lors d’une réunion du conseil de sécurité local, Louis Manga Lupantsha, maire de Lusambo, une ville emblématique de la province du Sankuru en République Démocratique du Congo (RDC), a récemment réaffirmé l’importance de la régularité au travail pour le personnel administratif. Son discours sur la nécessité de respecter les horaires de travail et de faire face aux défis d’absentéisme souligne non seulement des enjeux locaux mais révèle aussi le tableau plus vaste des administrations publiques face aux crises socio-politiques.

### Un appel à l’ordre dans un contexte de turbulence

Alors même que la RDC endure une montée de l’insécurité, notamment due aux violences perpétrées par le mouvement rebelle M23 et ses alliés présumés, la réponse du maire de Lusambo s’inscrit dans une volonté de stabiliser les fondations de l’administration locale. « Chacun doit être au travail à 8h30 » a-t-il déclaré, rappelant ainsi l’importance d’une discipline rigoureuse qui peut sembler être une réponse immédiate à l’instabilité qui prévaut. En effet, ces remarques visent à construire un climat de confiance mais elles soulignent aussi une mesure de contrôle essentielle pour maintenir l’ordre au sein d’un service public déjà affaibli par les crises.

### Des sanctions pour acteurs absents : un miroir des défis administratifs

En affirmant que les sanctions seraient envisagées pour l’absentéisme, le maire évoque l’application stricte du Code du travail. Cependant, cette approche suggère également une lacune dans la gestion proactive des ressources humaines. Selon des études menées par le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), les problèmes d’absentéisme dans les administrations publiques en RDC sont souvent le reflet d’une insuffisance de motivation et d’un manque d’infrastructure adéquate. La promesse du président Félix Antoine Tshisekedi d’améliorer les conditions salariales des fonctionnaires, mentionnée par le maire, indique une reconnaissance de cette réalité, mais la question reste de savoir si ces améliorations sont suffisantes et arriveront à temps pour éviter une désaffection croissante.

### L’impact psychologique de l’insécurité sur les fonctionnaires

Au-delà des questions disciplinaires, il est impératif de considérer l’impact psychologique que l’insécurité — notamment liée aux violences du M23 — exerce sur les fonctionnaires. La peur et l’incertitude peuvent profondément affecter la motivation des agents publics, rendant difficile non seulement la présence au travail mais également l’efficacité dans l’exercice de leurs fonctions. Une étude de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a mis en lumière que l’anxiété provocée par des circonstances de violence peut altérer la productivité, conduisant à des cycles de stress qui, à long terme, sont contre-productifs pour une administration déjà fragile.

### Une solution collective : responsabilisation et soutien

Pour répondre à ces défis, la ville de Lusambo pourrait envisager un renforcement des mécanismes de soutien psychologique et des initiatives formatrices permettant de préparer le personnel à travailler dans des conditions difficiles. Des projets d’équipe et des incentives basés sur la performance pourraient également encourager une culture administratif plus proactive. En d’autres termes, plutôt que de simplement renforcer la présence physique par des sanctions, le maire aurait avantage à initier une démarche participative favorisant un environnement de travail plus inclusif et rassurant.

### Les espoirs d’une réforme durable

Dans un pays riche de ses ressources naturelles mais largement affecté par des luttes internes, la question de l’efficacité administrative devient cruciale pour le développement. Le discours de Louis Manga Lupantsha, tout en touchant du doigt une réalité incontournable, mérite d’être amplifié : celui-ci pourrait servir de tremplin pour initier un dialogue plus large sur la nécessité de réformes administratives complètes, qui ne se limitent pas à l’établissement d’horaires de travail, mais engagent aussi tous les acteurs de la société civile à construire un avenir serein.

### Conclusion

Ainsi, l’appel à plus de rigueur de la part du maire de Lusambo n’est pas qu’un simple rappel des obligations administratives, mais plutôt le reflet d’un système en quête de résilience et de confiance au milieu de l’incertitude. Le véritable défi réside dans la capacité de l’administration congolaise à transformer ces discours en actions concrètes, tout en prenant en compte les réalités économiques et psychologiques des agents qui la composent. La route sera longue, mais les aspirations pour une administration efficace, transparente et juste sont plus que jamais nécessaires pour restaurer la foi des citoyens en leurs institutions.