Comment Kinshasa peut-elle construire une résilience face aux inondations dévastatrices ?


**Kinshasa en Cataractes : Inondations, Réponses et Réflexions sur les Changements Climatiques**

Le week-end dernier, Kinshasa, la dynamique capitale de la République Démocratique du Congo, a été frappée par des inondations catastrophiques, causant la perte tragique de 43 vies et laissant près de 3 000 personnes sinistrées. Ce bilan, révélé dans un communiqué du ministre de l’Intérieur, Jacquemain Shabani Lukoo, souligne non seulement la fragilité des infrastructures urbaines de la ville, mais met également en lumière les réalités d’un paysage climatique en mutation rapide.

### **Une Réalité Climatique Alarmante**

L’intensité de ces inondations n’est pas un phénomène isolé, mais s’inscrit dans un tableau plus vaste de changements climatiques globaux. Les experts s’accordent à dire que des phénomènes météorologiques sous forme d’intempéries extrêmes devraient devenir plus fréquents en raison du réchauffement climatique. La RDC, avec son vaste réseau fluvial et ses écosystèmes riches, se trouve à la croisée des chemins. La déforestation, souvent motivée par des dizaines d’années de négligence dans la gestion des ressources naturelles, a exacerbé les problèmes d’inondation. La perte de la couverture forestière réduit la capacité du sol à absorber l’eau, entraînant ainsi des ruées d’eau insoutenable lors des pluies.

En 2020, la Banque mondiale a classé la RDC parmi les pays les plus vulnérables face au changement climatique, avec une saison des pluies de plus en plus erratique et intense. Le fait que Kinshasa, elle-même, ait été construite sans un système de drainage adéquat a aggravé les conséquences de ces pluies torrentielles. À cet égard, une comparaison avec d’autres grandes villes africaines touchées par les inondations pourrait être révélatrice. À Lagos, par exemple, des initiatives de gestion urbaine durable ont permis d’atténuer les effets d’une urbanisation rapide, alors que Kinshasa semble encore en quête d’une approche moderne et intégrée.

### **Infrastructure en Panne : Un Avenir à Reconcevoir**

Les inondations ont causé des dégâts considérables aux infrastructures essentielles, notamment celles gérées par la Société nationale d’électricité (SNEL) et la Régie de distribution d’eau (REGIDESO). Les coupures d’électricité et les perturbations de l’approvisionnement en eau potable soulignent non seulement la fragilité de ces services publics, mais également le slogan populaire au sein des collectivités : « L’eau et l’électricité, des droits essentiels. » Léger espoir : les travaux de réhabilitation avancent, avec la déclaration du ministre sur le rétablissement progressif des services, ce qui pourrait servir d’indicateur sur l’importance d’investir dans une infrastructure modernisée et résiliente face aux défis climatiques.

### **Solidarité et Résilience Communautaire : Une voie à Explorer**

La réaction des autorités, qui a appelé à la solidarité et à l’observation des consignes de sécurité, met en exergue l’urgence d’un message communautaire. La population, souvent livrée à elle-même dans des périodes de crise, doit être mobilisée, éduquée et préparée à faire face à de tels événements. L’Histoire nous enseigne que les communautés les plus résilientes émergent souvent des cendres des catastrophes, et le cas de Kinshasa ne devrait pas faire exception.

Des programmes de sensibilisation sur les risques d’inondation, accompagnés d’une formation pratique sur les mesures de sécurité et d’évacuation, pourraient permettre de réduire les pertes humaines et matérielles à l’avenir. Cela fait écho à l’expérience d’autres pays où la sensibilisation communautaire a permis de réduire significativement les impacts des catastrophes naturelles.

### **Vers des Solutions Durables**

Il est impératif que les leçons de ces tragédies soient apprises au-delà des murs du gouvernement. L’approche traditionnelle de la gestion des catastrophes doit évoluer vers une gestion proactive. Des actions concertées pour reforester les zones critiques, créer des bassins de rétention des eaux pluviales et appliquer des principes d’urbanisme durable sont quelques solutions à envisager. La nécessité de ces modifications ne peut être sous-estimée, et des investissements de la part de l’État, soutenus par des organisations internationales, doivent devenir une priorité.

### **Conclusion : Une Réflexion Collective**

Les inondations de Kinshasa ne sont pas seulement un récit de dévastation et de deuil, mais un appel à la réflexion. En fin de compte, la récurrence de tels événements ne soulève pas seulement des questions sur les capacités des infrastructures de la ville, mais remet également en cause notre rapport à la nature et notre capacité à évoluer face à un avenir incertain.

Alors que Kinshasa, comme tant d’autres villes dans le monde, se bat avec les conséquences du changement climatique, il est crucial que le gouvernement, les ONG et les citoyens unissent leurs forces pour bâtir une capitale non seulement plus forte, mais aussi plus équitable. Car au-delà des inondations, la vraie ressource à préserver est celle de la vie elle-même.