Comment la collaboration entre citoyens et police à Butembo peut-elle transformer la lutte contre la criminalité ?


**Titre : Butembo au cœur d’un coup de filet : Quand la collaboration citoyenne transforme la sécurité urbaine**

Le 25 mars 2025, la ville de Butembo, située dans la province du Nord-Kivu à l’est de la République démocratique du Congo (RDC), a vécu un événement marquant : la présentation de quatre présumés bandits, accusés de multiples vols, aux autorités locales. Cet incident, bien que tragique pour les victimes, révèle des dynamiques sous-jacentes entre la police, la communauté et l’évolution de la sécurité urbaine dans le contexte congolais.

### **Une collaboration citoyenne exemplaire**

Les arrestations, orchestrées par la Police nationale congolaise (PNC), ont été possibles grâce à une collaboration sans précédent entre les forces de l’ordre et la population. Cela soulève une question fondamentale : comment encourager une telle coopération durable pour freiner la criminalité dans une ville en constante mutation socio-économique ? Les statistiques de la violence urbaine recentrées sur des villes similaires à Butembo indiquent qu’une approche participative peut abaisser les taux de criminalité jusqu’à 30 % en un an. Les habitants, souvent moins enclins à se confier aux autorités en raison de la méfiance accumulée au fil des ans, doivent cependant se sentir en sécurité pour agir contre l’insécurité.

### **Le portrait d’une jeunesse en difficulté**

Le commissaire adjoint Laurent Katsumba a décrit les présumés bandits comme de jeunes hommes d’une vingtaine d’années, témoignant d’une réalité inquiétante : la jeunesse, souvent perçue comme l’avenir d’une nation, est également un pourvoyeur de violence et de criminalité. Les facteurs socio-économiques, tels que le chômage, le manque d’éducation et la désillusion face aux promesses de développement, nourrissent un terreau fertile pour la délinquance. Une étude de l’UNICEF a révélé que près de 60 % des jeunes en RDC souffrent de privations multidimensionnelles, exacerbant ainsi le désespoir et la quête rapide d’un bénéfice.

### **La face cachée des bandits : un récit à deux faces**

Bien que les individus arrêtés soient accusés de vol, il est crucial de ne pas se limiter à une seule narrativité. Derrière chaque geste criminel se cache souvent une histoire complexe de pressions sociales et économiques. L’accent mis par le maire, le commissaire supérieur principal Mowa Baeki Telly Roger, sur l’importance de la collaboration citoyenne invite à réfléchir sur les moyens de réhabilitation. Comment éviter que ces jeunes, emprisonnés temporairement, ne replongent dans la criminalité après leur sortie ? La prévention, via la réintégration sociale et l’éducation, mérite une attention particulière.

### **Rendre les voleurs invisibles : la lutte contre la criminalité moderne**

Les enjeux de sécurité à Butembo sont également liés aux nouvelles façons dont la criminalité s’articule dans un monde de plus en plus connecté. Dans des régions où l’économie informelle prédomine, la vente d’objets volés est facilitée par les réseaux sociaux et les plateformes en ligne. Ainsi, il ne s’agit plus seulement de vol de biens matériels, mais aussi d’un réseau tentaculaire, où des « intermédiaires » spécialisés vendent les objets volés au marché noir, créant encore plus de défis à la sécurité publique.

### **Une dynamique de redressement communal**

Heureusement, la restitution des biens volés aux propriétaires et la réponse positive de la communauté à l’égard de l’engagement policier montrent des signes encourageants. En réponse aux critiques qui dénoncent l’inefficacité des forces de police, les citoyens de Butembo semblent avoir reconnu que, sans leur aide active, aucune avancée ne peut être réalisée.

### **Conclusion : Le chemin à parcourir pour une cohabitation réussie**

En somme, cet incident de Butembo soulève des questions cruciales sur la nature de la sécurité et de la criminalité dans les sociétés en transition. La collaboration entre la population et les forces de l’ordre, essentielle à la redéfinition de la sécurité publique, doit s’accompagner de programmes d’éducation, de réhabilitation et de sensibilisation. Comme l’affirme souvent le dicton : « La sécurité est l’affaire de tous ». C’est un appel à la responsabilité collective et à l’empuissancement des citoyens pour construire ensemble un avenir meilleur.

Dalmond Ndungo / Fatshimetrie.org