Pourquoi l’électrocution tragique de Matadi met-elle en lumière les défaillances des infrastructures électriques en RDC ?


**Tragédie à Matadi : L’électrocution au coeur d’une crise d’infrastructure et de sécurité publique**

Le 24 mars 2025, la ville de Matadi, dans la province du Kongo-Central, a été secouée par un drame tragique lorsque deux vies ont été perdues à la suite d’électrocutions causées par des câbles électriques tombés au sol, conséquence directe d’une forte pluie. Cet incident n’est pas simplement un malheureux accident ; il met en lumière une problématique bien plus large : la sécurité des infrastructures électriques et la gestion des intempéries dans une région souvent négligée.

**Une Situation Alarmante : Statistiques et Risques**

Les cas d’électrocution dus à des infrastructures défectueuses ne sont pas rares en République Démocratique du Congo, où les intempéries exacerbent un réseau électrique déjà fragilisé. Selon des études, les incidents liés à l’électricité, notamment dans les zones urbaines, ont augmenté de 25 % ces cinq dernières années. Est-il acceptable que des vies soient mises en danger à cause d’une négligence liée à l’entretien des câbles électriques ? À Matadi, les populations, qui se remettent lentement de la crise économique causée par des événements climatiques imprévisibles, se questionnent sur l’inaction des autorités locales.

**Des Conséquences au-delà des Victimes**

Les tragédies comme celles de l’homme et de la femme électrocutés à Matadi sont d’une poignante réalité statistique qui va au-delà de la simple perte de vies humaines. D’après des rapports de la Société Nationale d’Électricité (Snel), la ville souffre d’un manque d’infrastructure adéquate pour faire face aux caprices de la météo, ce qui entraîne des coupures de courant fréquentes et des pannes. La situation se complique avec la saison des pluies, qui non seulement provoque des dégâts matériels, mais expose aussi la vulnérabilité des systèmes installés.

Pour comprendre l’ampleur des dommages, il est pertinent de savoir qu’outre les pertes humaines, les répercussions économiques liées à ces accidents sont douloureusement tangibles. Les commerces du marché Mvuadu, par exemple, ont enregistré des pertes d’exploitation impressionnantes, accentuées par les dégâts matériels causés par la pluie. En moyenne, les petites entreprises de cette région souffrent d’une baisse de 40 % de leurs revenus à chaque crise climatique.

**Une Réflexion sur la Responsabilité Sociétale**

Face à ce drame, la question de la responsabilité des autorités locales et de la Snel devient cruciale. Les services publics, en particulier ceux en charge de la gestion de l’électricité, doivent impérativement revoir leurs procédures de sécurité et d’entretien. Une réévaluation des protocoles d’inspection après chaque intempérie, une formation adéquate du personnel et des campagnes de sensibilisation pour alerter les populations sur les dangers des câbles électriques seraient des mesures proactives à envisager.

Un autre point crucial mérite d’être discuté : l’importance de la sensibilisation au sein des communautés. Les habitants doivent être informés des dangers que représentent les infrastructures en panne, et il est essentiel que les citoyens soient formés à agir en cas d’incident. Cette sensibilisation pourrait se traduire par des ateliers dans les écoles ou dans les quartiers, promouvant un environnement plus sécurisé.

**En Conclusion : Pour une Vision de Long Terme**

L’électrocution tragique à Matadi poursuit une discussion nécessaire sur la résilience de nos villes face aux crises climatiques. Plutôt que de considérer ces événements comme de simples accidents aléatoires, il est impératif de les analyser comme des symptômes d’un système défaillant. Le besoin urgent d’un investissement durable dans les infrastructures électrique et hydrauliques s’impose, tout comme un dialogue franc entre la population et les autorités.

Si l’on souhaite éviter de nouvelles tragédies, un appel à l’action doit être formulé. Dans le contexte national actuel, la mobilisation pour la sécurité publique représente non seulement une nécessité, mais également un impératif moral. La vie, comme nous peut-être le rappelle cruellement Matadi, est précieuse et mérite d’être protégée.