Pourquoi la sensibilisation à la santé sexuelle et reproductive est-elle cruciale pour les jeunes de Kinshasa ?


**La santé sexuelle et reproductive des jeunes à Kinshasa : Un défi urgent à relever**

Le 13 mars, l’université Bel Campus à Kinshasa a été le théâtre d’une conférence scientifique organisée par l’ONG « Amani Kwetu Fondation », qui vise à sensibiliser la communauté estudiantine sur la santé sexuelle et reproductive. Cet événement, venant marquer les 5 ans d’existence de l’ONG, a fait état d’une réalité préoccupante : près de 32,8 % des jeunes âgés de 10 à 24 ans à Kinshasa manquent d’informations adéquates sur leurs droits en matière de santé sexuelle. Bien plus qu’un simple événement, cette initiative met en lumière un problème sociétal d’une ampleur alarmante, et interpelle sur l’urgence de l’accompagnement de cette frange de la population.

### Un manque d’information alarmant

La santé sexuelle et reproductive est souvent reléguée au second plan dans les discussions socioculturelles en République Démocratique du Congo. Les jeunes, qui représentent un vivier d’énergie et de potentiel pour le pays, se voient confrontés à des décisions cruciales sans les outils nécessaires pour y faire face. Cette méconnaissance est souvent exacerbée par des tabous culturels et un manque d’éducation, qui mènent à des conséquences graves telles que les grossesses non désirées et la propagation des infections sexuellement transmissibles (IST).

À titre de comparaison, les pays voisins, ayant mis en œuvre des programmes ambitieux d’éducation à la sexualité, affichent des taux de prévalence d’IST et de grossesses adolescentes significativement plus bas. Ces chiffres soulignent l’urgence d’une sensibilisation continue et d’un accès facilité à l’éducation sexuelle.

### L’importance de l’éducation et de l’accès aux services

Lors de la conférence, des experts comme le docteur Bienvenue Ngoma Ngoma ont souligné l’importance d’obtenir des informations claires et fiables pour permettre aux jeunes de faire des choix éclairés. Dans un contexte où plusieurs contraceptifs, tels que les préservatifs et les implants, sont disponibles, le défi réside dans l’éducation des jeunes sur leur utilisation correcte et leurs avantages. Le constat est clair : plus l’éducation est accessible, plus les jeunes sont à même de se protéger et de maîtriser leur avenir.

Pour renforcer cet accès à l’information, les initiatives telles que celles d’Amani Kwetu devraient être multipliées et étendues au-delà des universités. Les chiffres révèlent que la jeunesse est en grande partie informée mais reste passivement en attente d’une éducation active, ce qui appelle à une approche plus dynamique et engageante dans les écoles. Cela pourrait inclure des programmes interactifs, des ateliers pratiques et des plateformes numériques permettant aux jeunes de poser des questions et d’obtenir des réponses sans jugement.

### Une opportunité pour un avenir responsable

L’initiative de l’Amani Kwetu Fondation s’inscrit donc dans une démarche proactive, et son modèle pourrait servir d’exemple pour d’autres secteurs d’activité, notamment ceux axés sur l’entrepreneuriat et l’autonomisation des populations vulnérables. Le succès de telles actions pourrait, dans le futur, contribuer à réduire les inégalités en matière de santé et à doter les jeunes d’une base solide pour leur avenir économique et personnel.

Il est impératif que les institutions publiques, en collaboration avec les ONG, intensifient leurs efforts pour s’assurer que les jeunes soient non seulement informés, mais également motivés à prendre des décisions éclairées. L’enjeu est de taille : il s’agit non seulement de préserver la santé de millions de jeunes, mais aussi de bâtir une génération capable de participer activement à la société.

### Conclusion

À travers des initiatives telles que celle d’Amani Kwetu Fondation, nous assistons à une prise de conscience croissante des enjeux liés à la santé sexuelle et reproductive des jeunes en RDC. En alliant sensibilisation et accès aux services, cette ONG ouvre la voie à un avenir où les jeunes pourront s’épanouir en toute responsabilité, conscients de leurs droits et de leurs choix. La route est encore longue, mais cette première étape est cruciale pour garantir un avenir sain et prospère.

Le rôle des médias, des ONG, mais également des gouvernements est clair : il s’agit de ne pas relâcher l’effort et de continuer à œuvrer pour que chaque jeune ait accès à une éducation valable, ouvrant la voie à des choix éclairés. Car au bout du compte, une jeunesse informée est une jeunesse puissante.

**Exaucé Kaya/Fatshimetrie.org**