Comment le dialogue politique pourrait-il réellement renforcer la défense de la RDC face à la menace du M23 ?


**RDC : De la guerre militaire à la discorde politique, la stratégie de Tshisekedi face au M23 en question**

La République Démocratique du Congo (RDC), terre des richesses naturelles sans équivalent, fait face à une crise existentialiste qui ne peut plus être ignorée. L’orientation actuelle de la politique de Félix Tshisekedi soulève des interrogations quant à son adhésion aux priorités stratégiques, alors que l’Est du pays est menacé par le mouvement rebelle du M23, soutenu par le Rwanda. En parallèle, la lutte contre la désertion au sein des Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) occupe l’intégralité de l’attention présidentielle, laissant les véritables enjeux de sécurité largement inexplorés.

À première vue, la priorité du gouvernement congolais semble être d’établir une discipline militaire par des mesures draconiennes à l’encontre des soldats accusés de « lâcheté devant l’ennemi ». Pourtant, cette politique ne résout en rien les problèmes systémiques qui affligent l’armée, déjà sous-équipée et mal formée. Pourquoi punir des hommes qui, face à un adversaire bien armé, choisissent la survie, si ce n’est pour se concentrer sur des symboles de force sans s’attaquer aux racines de l’inefficacité militaire ?

**Compétence et courage : une question de formation**

Les récents tribunaux militaires de Butembo, qui ont prononcé la peine capitale à 55 soldats, soulèvent des questions éthiques et stratégiques. Ces hommes, des représentants de l’institution militaire, n’ont pas été préparés à faire face à des groupes rebelles aguerris comme le M23. En examinant des situations similaires dans d’autres pays en crise, on peut constater que les réformes militaires passent souvent par un investissement massif dans la formation et l’équipement des troupes. Paradoxalement, le gouvernement congolais choisit de pointer du doigt ses propres soldats au lieu de chercher des solutions. Par exemple, l’armée kenyane, lors de sa lutte contre les shebabs en Somalie, a investi massivement dans la formation de ses troupes, ce qui a permis d’améliorer significativement leur efficacité sur le terrain.

Cette situation montre que Tshisekedi semble ignorer des leçons essentielles. La vraie force d’une armée repose non seulement sur sa capacité à défendre son territoire, mais aussi sur la qualité de sa formation et son équipement, qui sont des composantes souvent négligées.

**Les ressources naturelles, une malédiction?**

En parallèle, la prise de contrôle par le M23 de zones cruciales, riches en minerais tels que l’or et le coltan, est à la fois lucrative et stratégiquement alarmante. L’inaction et l’inefficacité du gouvernement congolais face à cette situation exacerbent les tensions géopolitiques et internes. Au lieu de développer des stratégies de dialogue politique pour un affrontement direct avec cette menace extérieure, Tshisekedi semble caparaçonner son attention sur les antagonismes internes et les interlocuteurs politiques. Ce faisant, il néglige les véritables forces qui font chuter le pays dans le chaos.

Les nations productrices de ressources naturelles, comme la RDC, doivent souvent jongler entre la richesse et la sécurité. Au cours de l’histoire, de nombreux pays ont souffert d’une « malédiction des ressources », où les richesses minières engendrent des conflits au lieu de promouvoir la prospérité. Les analystes économistes mettent généralement en avant l’importance d’une structure institutionnelle solide pour gérer les ressources, alors que la RDC pourrait bénéficier d’un dialogue diplomatique axé sur le développement durable, plutôt que d’ostraciser des acteurs nationaux.

**La dimension sociale de la crise : une lutte de survie**

Un autre angle souvent négligé est la dimension humaine du conflit. Les soldats congolais, qui font face à cette pression interne tout en se battant contre des rebelles, sont des pères, des fils et des époux. Leur condition de vie, souvent marquée par la précarité et le manque de soutien, doit être au cœur des préoccupations du gouvernement. Au lieu de renforcer l’ordre par la peur, Tshisekedi pourrait explorer des mesures de soutien psychologique et social qui renforceraient le moral de ses troupes, tout en les préparant à un conflit qui nécessite une approche plus intégrée.

**Conclusion : Un appel à la réflexion**

Félix Tshisekedi doit revoir son approche face à la menace du M23 et la crise de confiance au sein de l’armée. Un changement de paradigme est urgent, qui place la consolidatoin des capacités militaires, l’instauration d’un véritable dialogue national, et la protection des droits de ses soldats au premier plan. La RDC possède les ressources et le potentiel humain pour affronter les défis qui se présentent, mais cela ne pourra se faire que par une remise en question radicale de priorités qui, aujourd’hui, apparaissent clairement mal orientées. L’avenir du pays, sa paix et sa stabilité en dépendent.