Comment l’appel à l’espoir d’un notable de Goma pourrait-il transformer le discours sur les médias sociaux en temps de crise ?


**Goma : L’Appel à l’Espoir d’un Notable au Coeur d’une Tempête Médiatique**

Le 7 février dernier, un notable de Goma, dans la province du Nord-Kivu en République Démocratique du Congo (RDC), a lancé un vibrant appel sur les réseaux sociaux. Face aux incertitudes qui pèsent sur une région déjà éprouvée par des décennies de conflits armés, il invite les internautes à faire preuve de responsabilité et d’optimisme dans leurs communications digitales. Son intervention soulève cependant des questions profondes sur le rôle des réseaux sociaux dans la dynamique des conflits et la construction de la paix.

### Un Constat Alarmant sur le Rôle des Médias Sociaux

La guerre qui a secoué Goma entre le 27 janvier et le 1er février a laissé des traces indélébiles, tant sur le plan psychologique que social. Selon une étude menée par l’Institut de Recherche et d’Études Sociologiques de Kinshasa, plus de 65% des habitants de Goma ressentent une forme de stress ou d’anxiété à la suite des récentes violences. Les réseaux sociaux, tout en offrant une plateforme pour l’information, servent également de vecteurs pour la désinformation, exacerbant ainsi les peurs et les tensions au sein de la population.

À une époque où des processus de paix sont en cours à Luanda et Nairobi, l’influence des réseaux sociaux devient cruciale. Des études montrent que les informations alarmantes et conflictuelles peuvent propager un sentiment de désespoir et de fatalisme. En ce sens, l’appel du notable doit être compris non pas simplement comme un exhortation à la prudence sur les réseaux sociaux, mais comme une prise de conscience sur la nécessité d’exercer un contrôle sur les récits que l’on produit et consomme dans une époque où chaque tweet et chaque post peuvent avoir des répercussions profondes.

### L’Optimisme comme Outil de Résilience ?

L’optimisme proposé par ce notable ne se limite pas à un simple souhait d’amélioration. Il semble plutôt être un appel à la résilience d’une population meurtrie. La notion de résilience, particulièrement dans le contexte du Nord-Kivu, mérite d’être explorée plus en profondeur. Selon le Psychologue Terminale Nkulu, la résilience est un processus dynamique qui permet aux individus et aux communautés de rebondir après un choc. Les mécanismes de résilience peuvent être activés par un message positif et constructif, aidant à réduire l’anxiété et à promouvoir une dynamique communautaire en faveur de solutions pacifiques. Une analyse des situations de crise à travers le monde a montré que les périodes de conflit, lorsqu’elles sont abordées avec optimisme, peuvent en réalité ouvrir la voie à des réformes sociales et politiques bénéfiques.

### La Necessité d’un Dialogue Inclusif

L’appel à la paix et à l’espoir doit également s’accompagner d’un dialogue inclusif, intégrant toutes les parties prenantes, de la société civile aux autorités locales. L’expertise de nombreux acteurs, comme les organisations non gouvernementales et les groupes de jeunes, peut enrichir le discours et créer un mouvement de solidarité. Pour qu’un changement durable s’opère, il est crucial d’établir des cafés de paix ou des forums communautaires où chacun peut exprimer ses inquiétudes et ses aspirations. Ces espaces de dialogue peuvent remplacer le désespoir par un sentiment d’appartenance et de projet commun.

### Conclusion : L’Espoir comme Une Responsabilité Collective

L’engagement du notable de Goma dépasse le cadre d’une simple demande de publications optimistes; il soulève l’idée d’un changement collectif à travers une conscience partagée. À une période de grands enjeux et d’extrêmes incertitudes en RDC, chaque individu a un rôle à jouer. Le besoin d’habiller les réalités difficiles d’un discours porteur d’espoir est essentiel, mais il ne doit pas occulter les réalités. La combinaison d’une communication responsable avec une interaction collective sur les causes et les conséquences de la violence pourrait faire jaillir de nouveaux récits capables de transformer la douleur en espoir.

En fin de compte, la démarche initiée par ce notable de Goma constitue une réponse à la guerre des mots qui fait rage autant sur le terrain qu’en ligne. Cultiver l’espoir comme un choix délibéré pourrait bien être l’un des moyens les plus puissants de reconstruire une communauté dévastée. Les réseaux sociaux peuvent ainsi devenir non seulement des lieux d’échanges, mais des plateformes de renaissance pour le Nord-Kivu, à condition que chaque internaute prenne la mesure de l’impact de ses mots.