Désireux de retrouver la trace de leurs proches disparus, des proches de Syriens ayant disparu sous le régime d’Assad ont manifesté à Damas vendredi dernier. Malgré la libération de certains détenus après le renversement d’Assad, la grande majorité des disparus reste introuvable.
Parmi ceux qui réclament vérité et justice se trouve Wafa Mustafa, dont le père a été emprisonné sous le règne d’Assad. Elle déclare : « Notre quête de nos proches disparus n’est pas terminée. Elle ne s’arrêtera que lorsque nous connaîtrons toute la vérité sur leur sort. Nous n’acceptons rien de moins que de connaître tous les détails relatifs à ce qui leur est arrivé, qui est responsable de leur détention, qui les a torturés ? S’ils ont été tués, alors qui les a tués et où ont-ils été enterrés ? »
Les prisons sous le régime d’Assad étaient connues pour leurs conditions inhumaines. Des groupes de défense des droits de l’homme et d’anciens détenus affirment que la torture était généralisée, un aspect qui a depuis longtemps troublé les proches des disparus. Marah Allawi, mère d’un détenu disparu, témoigne : « J’ai vu comment ils ont torturé de jeunes hommes, comment ils les ont mis en cage et les ont torturés. Mon fils était parmi eux, puis il a disparu. Je demande au monde entier de savoir où se trouvent nos fils. Mon fils est porté disparu depuis 12 ans. Il avait 16 ans (c’est-à-dire 18 ans lorsqu’ils l’ont arrêté). Où est-il ? »
L’année dernière, l’ONU a mis en place un organe indépendant dans le but de découvrir le sort des Syriens disparus. Selon le Réseau syrien des droits de l’homme, plus de 100 000 personnes sont portées disparues depuis 2011.
La quête de vérité et de justice pour les disparus en Syrie demeure un défi majeur pour les familles et les défenseurs des droits de l’homme. Il est essentiel que la lumière soit faite sur ces événements tragiques pour rendre hommage aux victimes et pour que justice soit rendue.