Le dilemme des réfugiés syriens : retourner chez eux après la chute du régime


Après treize années de guerre et de souffrance, le régime qui a régné en Syrie d’une main de fer pendant si longtemps est tombé, un événement qui a redonné espoir aux réfugiés syriens dispersés par des années de guerre. Toutefois, une question épineuse qui a longtemps tourmenté les Syriens de la diaspora refait surface : est-il maintenant temps de rentrer chez eux?

Pour les plus de six millions de réfugiés syriens vivant dans les pays voisins ou à travers les continents, la chute du régime a marqué un tournant symbolique et psychologique significatif. La poursuite de la guerre et de la division avait été leur principal obstacle au retour à la maison. Maintenant, avec l’effondrement du régime, les Syriens se retrouvent confrontés à des défis aussi rudes que les années de déplacement, commençant par la peur de l’avenir et la perspective d’une nouvelle vie sous al-Jolani ou d’autres, et se terminant par des questions sur la manière de reconstruire une nouvelle vie dans une patrie dévastée par la guerre.

Dès le premier moment de la chute du régime, les réfugiés syriens du monde entier ont parlé de retourner. Le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés a appelé à garantir que ces retours soient sûrs et volontaires, mais cette approche ignore souvent la réalité complexe dans laquelle vivent les réfugiés. Leur capacité à retourner ne dépend pas uniquement d’une décision personnelle mais résulte d’un fragile équilibre entre la sécurité, la stabilité économique et la capacité de s’adapter de nouveau à un environnement qui a complètement changé.

De nombreux Syriens qui ont quitté leurs villes et villages il y a des années n’ont maintenant ni abri ni travail là-bas. Les foyers sont détruits ou occupés, les infrastructures sont délabrées et l’économie s’effondre. Revenir signifierait pour certains recommencer à zéro, ce qui serait une entreprise très risquée étant donné l’absence de sécurité et de garanties sociales.

Beaucoup se demandent : si nous retournons, qui peut garantir que nous n’affronterons pas un sort inconnu au milieu du chaos transitionnel qui remplit le vide politique et économique?