Fatshimetrie : Des élections sans l’interférence de la police – Une nouvelle voie vers la démocratie ?
Lors des élections locales qui se sont déroulées récemment dans l’État de Rivers au Nigeria, un événement remarquable a eu lieu : l’absence de la police sur le terrain, invoquant une décision de la Haute Cour fédérale d’Abuja. Cette situation inédite a soulevé des questionnements sur le rôle de la police dans le processus électoral et sur la possibilité de parvenir à des élections justes et transparentes sans leur intervention.
Il est de notoriété publique au Nigéria que les politiciens ont souvent recours à la collusion avec les forces de l’ordre et les responsables de la Commission électorale indépendante (INEC) pour falsifier les résultats des élections. La présence de la police lors des scrutins est souvent synonyme de controverses et de suspicions de fraude électorale. Cependant, les élections locales tenues dans l’État de Rivers sans l’intervention de la police ont été qualifiées de « expérience remarquable » par de nombreux observateurs.
Le vétéran homme politique et leader communautaire Chief Edwin Clark a salué le déroulement pacifique des élections locales dans l’État de Rivers sans la présence des forces de l’ordre. Selon lui, cet événement démontre la maturité et le patriotisme du peuple nigérian, capable de gérer ses affaires électorales de manière indépendante et responsable. Il a souligné qu’il s’agit là d’une avancée significative dans le processus démocratique du pays et a appelé à une réévaluation du rôle de la police dans les élections à venir.
D’un autre côté, le professeur Ojo a avancé l’idée que les corps de défense civile pourraient représenter une alternative plus efficace et moins sujette à la corruption que les forces de police traditionnelles. Selon lui, la participation des civils dans le maintien de l’ordre lors des élections pourrait contribuer à renforcer la crédibilité et l’intégrité du processus électoral.
Cette expérience des élections locales dans l’État de Rivers soulève des questionnements légitimes sur le rôle de la police dans les élections et la possibilité de les tenir sans leur présence. Alors que certains prônent une réévaluation du dispositif sécuritaire lors des scrutins à venir, d’autres soulignent les défis et les risques liés à une telle démarche, compte tenu de la nature parfois violente et conflictuelle de la scène politique au Nigéria.
En fin de compte, la manière dont le processus électoral est structuré et sécurisé revêt une importance cruciale pour garantir des élections libres, justes et transparentes. La question de la présence ou de l’absence de la police lors des scrutins doit être abordée avec discernement et en prenant en compte les enjeux spécifiques à chaque contexte électoral. La démocratie nigériane se trouve à un tournant où des décisions stratégiques devront être prises pour renforcer la confiance des citoyens envers le processus électoral et promouvoir une culture de transparence et d’intégrité.