**Une plongée dans l’invisibilité urbaine : les migrants en situation de clandestinité en Belgique**
Lorsque l’on évoque les migrants en situation de clandestinité en Belgique, on touche du doigt une réalité complexe et souvent méconnue. Les chiffres fournis par l’Office belge des étrangers en 2023 et depuis le début de l’année sont éloquents : plus de 1 200 demandes de protection enregistrées, plus de 650 personnes confrontées à la dure réalité de la clandestinité. Derrière ces statistiques se cachent des destins, des vies bouleversées par la quête d’un avenir meilleur, mais aussi par les lourdeurs administratives et les risques inhérents à une existence dans l’ombre de la légalité.
Freddy Roosemont, Directeur général de l’Office belge des étrangers, souligne avec justesse la difficulté de la situation de ces migrants sans papiers. Privés de toute aide financière, de tout accès aux soins de santé, de logement offert par l’État, ils se retrouvent souvent livrés à eux-mêmes, dans une précarité extrême. Leur parcours migratoire, souvent semé d’embûches, les conduit parfois à dissimuler la réalité de leur quotidien, à embellir leur situation pour masquer les difficultés rencontrées.
Ces personnes vivant dans la clandestinité, dont les trajectoires se heurtent à la dure réalité de l’absence de titres de séjour, font face à un quotidien fait d’incertitudes. La quête de travail légal devient un défi insurmontable, l’accès aux soins de santé une chimère, tandis que le spectre de l’expulsion plane constamment au-dessus de leurs têtes. Dans cette spirale de vulnérabilité, ces migrants se retrouvent souvent isolés, fragilisés par une situation administrative kafkaïenne, et contraints de survivre dans les interstices invisibles de la société belge.
Il est essentiel de se pencher sur la destinée de ces invisibles urbains, de donner voix à ceux que l’administration et les frontières ont relégués dans les marges de la société. Leur combat pour une reconnaissance, pour des conditions de vie dignes et des perspectives d’avenir mérite d’être mis en lumière, afin de sensibiliser l’opinion publique à une réalité trop souvent occultée. Au-delà des chiffres et des statistiques, ce sont des hommes, des femmes et des enfants en quête de dignité et de justice sociale qui se dissimulent derrière le voile de la clandestinité. Il est temps de leur tendre la main, de reconnaître leur humanité et de leur offrir un espoir dans l’obscurité de leur existence fragmentée.