Le dossier épineux du barrage de la Renaissance éthiopienne continue de susciter des inquiétudes et tensions entre les pays riverains du Nil. L’annonce de l’Éthiopie quant à sa volonté de procéder à un cinquième remplissage du Grand Barrage de la Renaissance éthiopienne au cours des prochains mois de juillet et septembre a ravivé les craintes et les préoccupations de l’Égypte et du Soudan.
Adel Sadawi, membre du Conseil égyptien des Affaires étrangères et ancien doyen de l’Institut de recherche et d’études stratégiques sur les pays du bassin du Nil, a clairement souligné les risques que représente cette obstination de l’Éthiopie en matière de remplissage du barrage. Selon lui, l’absence de coopération avec les pays en aval menace gravement les populations égyptiennes et soudanaises. Il met en garde contre les conséquences désastreuses que cela pourrait entraîner.
L’Égypte, étant fortement tributaire du Nil pour ses ressources en eau, se trouve dans une situation critique. Les récentes mesures prises par le gouvernement égyptien pour la préservation de l’eau, telles que la réparation des canaux et drains, la désalinisation de l’eau de mer pour la consommation et la réduction des cultures demandant beaucoup d’eau, témoignent de l’urgence de la situation. Les craintes liées à la diminution conséquente du débit d’eau en aval sont bien réelles.
Les images satellites ont révélé les préparatifs intensifs de l’Éthiopie pour le cinquième remplissage du barrage, amplifiant ainsi les inquiétudes concernant les intérêts en eau de l’Égypte et du Soudan. Les appels à une action rapide de la part du gouvernement égyptien se multiplient, exhortant à la préservation des droits en eau des Égyptiens face à cette menace imminente.
Alaa El-Zohairy, membre du comité de négociation égyptien pour le barrage éthiopien, a souligné le caractère unilatéral de cette décision de remplissage de l’Éthiopie, appelant à une intensification de la pression internationale sur Addis-Abeba pour parvenir à un accord préliminaire entre les trois pays.
Malgré l’interruption des pourparlers en décembre 2023, l’Égypte reste vigilante. Le suivi par imagerie satellite des évolutions au niveau du barrage permet de surveiller les changements dans les schémas de débit d’eau, offrant ainsi une vue d’ensemble sur la situation actuelle.
Dans un contexte où les négociations sont au point mort, l’avenir du barrage de la Renaissance éthiopienne demeure incertain. L’enjeu crucial de la gestion des ressources en eau du Nil met en lumière la complexité des relations entre les pays riverains, impliquant des défis majeurs pour la région dans les années à venir.
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