fbpx

Fatshimetrie – Les enjeux de la politique économique en Argentine

Home Internationale Fatshimetrie – Les enjeux de la politique économique en Argentine

Fatshimetrie – Un regard critique sur la politique de rigueur en Argentine

Six mois après son accession au pouvoir, le président argentin Javier Milei se retrouve à un tournant décisif de son mandat. Sa politique de rigueur budgétaire, jusque-là saluée pour avoir permis un équilibre des comptes publics inédit depuis quinze ans, suscite aujourd’hui de vives critiques alors que la pauvreté atteint des niveaux alarmants dans le pays. Les récentes réformes adoptées par le Sénat argentin, allant dans le sens de l’austérité prônée par Milei, ne font qu’accentuer les tensions.

Sous le surnom de « président offshore » attribué par ses détracteurs en raison de ses nombreux voyages à l’étranger, Javier Milei célèbre, ce jeudi 20 juin, ses six premiers mois à la tête de l’Argentine. Réputé pour sa posture ultralibérale, le chef d’État a entamé, à coup de décrets, une série de mesures visant à réduire drastiquement les dépenses publiques, justifiant ainsi sa campagne présidentielle où il brandissait fièrement une tronçonneuse.

La politique d’austérité radicale prônée par Javier Milei se matérialise par des mesures fortes telles que la libération des prix et des loyers, la suppression des subventions dans les secteurs des transports et de l’énergie, le gel des chantiers publics et des coupes budgétaires massives. Plus de 15 000 postes de fonctionnaires ont été supprimés en mars, touchant des ministères clés, la Banque centrale et divers organismes d’État. Cette vague de licenciements a engendré une désorganisation des services publics, notamment dans l’accompagnement des personnes handicapées et dans l’octroi des pensions.

Si ces mesures ont permis une décélération de l’inflation et un équilibre budgétaire depuis une décennie et demie, l’impact social est dramatique. En effet, selon l’Observatoire de la dette sociale argentine, le taux de pauvreté a grimpé à 55,5 % au premier trimestre 2024, marquant une hausse significative par rapport aux périodes précédentes. Cette situation contraste avec les promesses initiales de Javier Milei qui assurait que sa politique favoriserait la population argentine tout en pénalisant la classe politique.

Toutefois, la gestion du « ministère du Capital Humain » du gouvernement Milei a récemment fait l’objet de controverses, suite à des retards dans la distribution de denrées alimentaires. Parallèlement, les nombreux déplacements du président argentin, principalement en Europe et aux États-Unis, suscitent un regain de critiques. Sa propension à prôner la rigueur budgétaire tout en s’offrant des voyages coûteux soulève des interrogations quant à sa cohérence et à sa proximité avec les véritables enjeux nationaux.

Dans ce contexte, la rigidité des mesures économiques du gouvernement Milei s’avère être un dilemme, entre impératifs de réduction des dépenses publiques et nécessité de répondre aux besoins urgents des plus démunis. Alors que les chiffres macroéconomiques peuvent temporairement témoigner d’une certaine stabilité, c’est sur le terrain social que se cristallise la souffrance d’une population plongée dans la précarité.

La suite des événements en Argentine dépendra de la capacité du gouvernement Milei à trouver un équilibre entre rigueur budgétaire et solidarité sociale, afin de réconcilier les aspirations économiques du pays avec les attentes des citoyens les plus vulnérables. Le défi est immense et seul le temps pourra déterminer si l’austérité menée par Javier Milei s’avérera être un choix judicieux pour l’avenir de l’Argentine.

Leave a Reply

Your email address will not be published.

En savoir plus sur Fatshimetrie

Abonnez-vous pour poursuivre la lecture et avoir accès à l’ensemble des archives.

Continue reading