Fatshimetrie : la saga des émirs de Kano lors de l’Aïd-el-Kébir
La cité historique de Kano, au nord du Nigeria, est le théâtre d’un conflit dynastique qui perturbe les festivités de l’Aïd-el-Kébir. En cette période sacrée pour les musulmans, la « guerre des émirs » fait rage, mettant en lumière les rivalités politiques et judiciaires qui secouent la région.
Au cœur de cette querelle se trouvent deux figures emblématiques : Lamido Sanusi et Aminu Ado-Bayero, tous deux aspirant au trône de l’émir de Kano. La décision controversée de l’État de Kano de verser des dommages et intérêt à Ado-Bayero, destitué au profit de Sanusi, a ravivé les tensions entre les deux camps. Cette affaire, qui a déclenché une bataille juridique sans merci, a finalement conduit à l’annulation du traditionnel festival équestre du Durbar, célébration ancestrale qui rythme habituellement les rues de Kano lors de l’Aïd-el-Kébir.
Les autorités locales ont pris des mesures exceptionnelles pour préserver l’ordre public, en interdisant tout rassemblement susceptible de dégénérer en affrontements. La police a exhorté les parties en conflit à faire preuve de retenue et à respecter les décisions de justice, dans un souci de pacification de la région.
Cette annulation inédite du Durbar est un triste symbole des tensions qui règnent au sein de la société kanoïte. En effet, ce festival, qui reflète la richesse culturelle et la tradition chevaleresque de la région, est devenu malgré lui le témoin des luttes de pouvoir et des rivalités politiques qui traversent le Nigeria.
En cette période de fête religieuse, marquée par l’austérité des célébrations et l’absence de liesse populaire, les habitants de Kano ressentent l’amertume d’une tradition bafouée et la lourdeur d’un conflit qui les divise. Dans l’attente d’une résolution pacifique et équitable de cette « guerre des émirs », c’est l’ensemble de la société kanoïte qui retient son souffle, espérant retrouver un peu de sérénité et de cohésion dans cette période troublée.
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