Titre : « La crise en Libye : l’urgence d’une unification politique pour éviter la désintégration »
Introduction :
La Libye traverse une période critique, menaçant son unité et sa stabilité. Les acteurs politiques du pays sont appelés à former urgemment un gouvernement unifié et à avancer vers des élections afin de prévenir une désintégration inéluctable. C’est le message lancé par Abdoulaye Bathily, l’envoyé spécial des Nations Unies pour la Libye, lors d’une récente réunion du Conseil de sécurité. Dans cet article, nous allons examiner les différents facteurs qui contribuent à cette crise politique et les mesures nécessaires pour y remédier.
Le contexte :
Depuis la chute du dictateur Muammar Kadhafi en 2011, la Libye est plongée dans le chaos. Le pays s’est divisé en différentes factions, avec des administrations rivales à l’est et à l’ouest, soutenues par des milices rebelles et des gouvernements étrangers. Cette fragmentation politique a entraîné une paralysie des institutions, rendant difficile l’organisation d’élections libres et équitables.
Le blocage politique actuel :
La crise politique actuelle découle de l’échec des élections du 24 décembre 2021 et du refus du Premier ministre Abdelhamid Dbeibah, qui dirigeait un gouvernement de transition à Tripoli, de démissionner. En réponse, le Parlement libyen basé à l’est du pays a nommé un Premier ministre rival, Fathi Bachagha, qui a cependant été suspendu en mai dernier. De plus, le puissant commandant militaire Khalifa Haftar continue d’exercer son influence dans l’est du pays.
Les préoccupations de l’envoyé spécial des Nations Unies :
Lors des récentes rencontres avec les principaux acteurs politiques, Abdoulaye Bathily constate une intransigeance persistante de leur part, aucun ne voulant revenir sur sa position initiale. Les préconditions exigées par chaque parti pour participer aux négociations compromettent sérieusement la tenue des élections tant attendues. L’envoyé spécial exhorte les parties rivales à lever les restrictions pesant sur les activités de la Commission électorale nationale, afin de permettre la tenue des élections locales dans les 97 municipalités du pays cette année.
L’urgence pour une unification politique :
L’envoyé spécial des Nations Unies souligne que le statu quo actuel engendre une frustration croissante parmi la population libyenne. Les principales figures politiques ont la responsabilité de mettre de côté leurs intérêts personnels et de travailler ensemble pour parvenir à un compromis. Les divisions politiques et les conflits armés ne font qu’aggraver la situation humanitaire déjà précaire du pays, notamment en ce qui concerne les migrants, les réfugiés et les femmes victimes de violences collectives.
Le rôle de la communauté internationale :
Abdoulaye Bathily appelle le Conseil de sécurité et la communauté internationale dans leur ensemble à adopter une approche coordonnée et unifiée pour encourager la tenue des élections présidentielles et législatives en Libye. Les pays étrangers doivent également faire pression sur les acteurs politiques libyens pour qu’ils s’engagent de manière constructive dans les pourparlers préparatoires facilités par l’ONU.
Conclusion :
La Libye se trouve à un point crucial de son histoire, où l’unification politique et la tenue d’élections deviennent des impératifs. Les acteurs politiques libyens doivent prendre conscience de l’urgence de la situation et mettre de côté leurs intérêts personnels pour le bien-être de leur pays. La communauté internationale a également un rôle crucial à jouer en soutenant les efforts de médiation et en encourageant une solution pacifique et démocratique pour la Libye. L’avenir du pays en dépend.