Titre : Une initiative ivoirienne pour se passer du glyphosate : des apiculteurs au secours des cacaoculteurs
Introduction :
L’Europe continue de débattre autour de l’utilisation du glyphosate, ce composant chimique controversé utilisé comme désherbant. Pendant ce temps, en Côte d’Ivoire, un agriculteur du nom de Yeo Yaya a trouvé une solution ingénieuse et naturelle pour aider les cacaoculteurs à se passer de ce produit nocif pour la santé. En établissant un partenariat avec de jeunes apiculteurs, il offre une alternative de désherbage écologique sur ses terres, tout en favorisant l’installation de nouveaux apiculteurs dans une région où l’accès à la terre est difficile.
Un remède contre les effets néfastes du glyphosate :
Yeo Yaya, propriétaire d’une cacaoyère près du village de Youasso, avait initialement recours au glyphosate pour désherber ses champs. Cependant, les effets sur sa santé et sur la fertilité de sa terre l’ont poussé à remettre en question cette pratique. En utilisant le glyphosate, il ressentait des brûlures et s’inquiétait des conséquences à long terme sur sa santé. De plus, l’herbicide avait un impact négatif sur la biodiversité, en éliminant les insectes essentiels à la fertilité du sol.
Une alternative naturelle : les répulsifs et un partenariat avec des apiculteurs :
C’est lors d’une rencontre avec Cédric Konan, membre d’une union de coopératives agricoles, que Yeo Yaya découvre une alternative sans glyphosate. En se basant sur les conseils de chercheurs de l’INPHB, ils ont expérimenté des méthodes de désherbage à base de répulsifs naturels tels que le jus de cacao fermenté et certaines plantes qui éloignent les insectes ravageurs. Restait cependant le défi de la main-d’œuvre, qui était souvent insuffisante pour effectuer le désherbage manuel.
C’est à ce moment que l’idée de faire appel à des apiculteurs est née. En échange de l’installation de ruches sur leurs parcelles, Yeo Yaya permet à de jeunes apiculteurs de s’installer gratuitement sur ses terres. Ces apiculteurs, en nettoyant autour de leurs ruches situées dans les cacaoyers, participent au désherbage naturel des parcelles.
Un partenariat gagnant-gagnant :
Cette collaboration entre cacaoculteurs et apiculteurs présente de nombreux avantages. Tout d’abord, elle favorise la biodiversité en encourageant l’installation de ruches et en préservant ainsi les populations d’abeilles. De plus, les apiculteurs peuvent vendre les produits de leurs ruches, ce qui constitue une source de revenus complémentaire pour eux. Enfin, le désherbage manuel permet de se passer du glyphosate, contribuant ainsi à la préservation de la santé des agriculteurs et à la fertilité des sols.
Perspectives d’avenir :
Cédric Konan, initiateur de ce projet, envisage de développer des unités de biofertilisant à plus grande échelle, en utilisant notamment des coquilles d’escargot. Cette évolution pourrait permettre une alternative encore plus durable et bénéfique pour le secteur de la cacaoculture.
Conclusion :
L’initiative de Yeo Yaya en Côte d’Ivoire offre une solution prometteuse pour se passer du glyphosate dans la cacaoculture. En faisant appel à des apiculteurs, il réussit à promouvoir la biodiversité, générer des revenus supplémentaires et préserver la santé des cultivateurs. Cette approche innovante devrait inspirer d’autres agriculteurs et contribuer à une agriculture plus respectueuse de la santé humaine et de l’environnement.