L’Autorité intergouvernementale pour le développement (Igad) met tout en œuvre pour rassembler autour de la table de négociation le général al-Burhan, chef de l’armée soudanaise, et Mohamad Hamdane Daglo, commandant des forces paramilitaires. Depuis le début de la guerre qui les oppose depuis le 15 avril dernier, les deux hommes ont du mal à trouver un terrain d’entente et à reconnaître la légitimité et le pouvoir de l’autre. À l’approche du 68e anniversaire de l’indépendance du Soudan, les tensions s’intensifient et les déclarations hostiles fusent, laissant la possibilité d’une rencontre à Djibouti cette semaine.
Malgré les précédents échecs des tentatives de médiation, Igad persiste dans ses efforts pour rétablir la communication entre les deux généraux. Jeudi dernier, une rencontre prévue à Djibouti a été annulée, chaque partie préférant s’accuser mutuellement. Le général al-Burhan a énuméré les crimes commis par les Forces de soutien rapide, qualifiées de milices et de mercenaires.
Dans un message clair, le commandant de l’armée met en garde les pays qui soutiennent ou accueillent le général Hemedti, chef des paramilitaires. Selon lui, collaborer avec les ennemis du Soudan fait de ces pays des complices des crimes commis et menace la souveraineté et la sécurité nationales.
De son côté, Mohamad Hamdane Daglo réclame que l’armée reconnaisse sa défaite et mette fin à la guerre. Il affirme que les Forces de soutien rapide sont déterminées à poursuivre ceux qui ont orchestré le coup d’État contre le pouvoir civil et que neuf mois de victoires militaires ont montré la supériorité de ses troupes.
Malgré ces déclarations antagonistes, Hemedti se présente comme le défenseur de la démocratie et du pouvoir civil. Il appelle à un dialogue inclusif pour former un nouveau gouvernement d’union nationale et insiste sur la nécessité de réformer l’armée.
Les deux généraux campent sur leurs positions, chacun voulant montrer qu’il est le plus fort et qu’il possède le plus de soutiens. La médiation d’Igad s’annonce donc complexe, mais l’organisation régionale est déterminée à amener les deux hommes à la table des négociations dans l’espoir d’une résolution pacifique de ce conflit.
En attendant, la population soudanaise continue de souffrir des exactions et des violences perpétrées par les forces armées et les groupes paramilitaires. Il est urgent que toutes les parties impliquées fassent preuve de responsabilité et de volonté politique pour mettre fin à ce conflit et permettre au Soudan de se reconstruire sur des bases stables et pacifiques.