En attendant les chars : l’Ukraine reprend du terrain sur la rive gauche du Dniepr
Dans un développement surprenant, l’Ukraine a confirmé son maintien sur la rive gauche du fleuve Dniepr, une zone jusqu’à présent sous contrôle total russe. Ces succès militaires semblent ouvrir la voie à une contre-offensive de grande ampleur, avec pour objectif ultime la reprise de la Crimée.
Depuis mi-octobre, les incursions ukrainiennes sur la rive gauche du Dniepr occupée par la Russie se multiplient. Les forces ukrainiennes semblent avoir consolidé leurs positions dans cette région stratégique, au grand étonnement de nombreux observateurs.
L’état-major de l’armée ukrainienne s’est même félicité publiquement des « succès » sur la rive gauche du fleuve, une attitude bien différente de celle adoptée auparavant. Alors que Kiev restait discret sur ses tentatives d’incursion en territoire occupé par la Russie, elle affiche désormais ses progrès avec fierté. Une nouvelle attitude qui souligne l’évolution positive de la situation pour l’Ukraine dans cette zone.
Les tensions s’exacerbent en Russie, où les « milblogueurs », ces observateurs militaires souvent ultranationalistes qui commentent le conflit sur les réseaux sociaux, reconnaissent dorénavant les avancées ukrainiennes. Cette reconnaissance sur les réseaux sociaux témoigne de la réalité sur le terrain et contredit les déclarations officielles russes soutenant que toutes les offensives ukrainiennes ont été stoppées dans cette région.
Ce changement de situation intervient après près d’un an de tentatives ukrainiennes pour franchir le Dniepr et tester les défenses russes. Jusqu’à récemment, les soldats ukrainiens ne restaient pas sur la rive gauche du fleuve, en raison des risques élevés. Cependant, depuis une attaque en octobre dernier sur deux localités situées au sud-est de Kherson, l’Ukraine s’emploie à installer des quartiers d’hiver pour un nombre croissant de soldats dans la région. Il semblerait même qu’elle ait réussi à prendre le contrôle de plusieurs villages.
La rive gauche du Dniepr devient ainsi l’extension de la contre-offensive initiée par l’Ukraine en juin 2023. Les principaux combats se concentrent autour du village de Krynky, où les Russes tiennent toujours leurs positions. Cependant, la réussite de l’Ukraine réside dans sa capacité à sécuriser plusieurs points de passage au-dessus du fleuve, renforçant ainsi ses positions et permettant des rotations de troupes pour une meilleure efficacité au combat.
La sécurisation du passage au-dessus du fleuve représente un défi majeur. Le franchissement des cours d’eau est une opération militaire complexe et dangereuse. Par conséquent, le Dniepr est un atout défensif essentiel pour la Russie dans le sud de l’Ukraine.
Bien que l’Ukraine ait réussi à surmonter cet obstacle, elle ne dispose pas encore des équipements militaires lourds nécessaires pour une offensive de grande ampleur dans la région. L’objectif actuel de l’armée ukrainienne est de repousser l’artillerie russe le plus loin possible du fleuve, afin de mettre d’éventuels chars ukrainiens hors de portée des canons russes.
La situation sur la rive gauche du Dniepr reste donc instable. Les troupes ukrainiennes présentes sont nombreuses et poussées à s’emparer de nouveaux territoires. De plus, les forces russes présentes dans la région semblent moins bien entraînées et équipées que celles situées dans d’autres régions. Cependant, l’envoi de contingents de chars ou d’artillerie lourde reste inenvisageable tant que la zone ne sera pas suffisamment sécurisée.
L’avenir de la région reste incertain. L’Ukraine tente de libérer la route le long de la rive gauche du Dniepr, dans l’espoir de repousser l’artillerie russe suffisamment loin pour permettre l’envoi de renforts. Cependant, une offensive de grande envergure ne peut être lancée sans une sécurité totale dans la région.
En attendant, l’Ukraine continue de consolider ses positions et de tester les limites de la Russie sur la rive gauche du Dniepr. Les prochains développements seront décisifs pour l’issue du conflit et la possibilité d’une reprise de la Crimée.