La Tunisie est actuellement secouée par une crise politique liée à un projet de loi visant à criminaliser la normalisation avec Israël. Alors que cette loi devait être adoptée sans heurts, le président Kaïs Saïed a surpris tout le monde en s’y opposant fermement.
Dans une déclaration inattendue à l’Assemblée, le président a souligné que cette loi pourrait nuire aux intérêts extérieurs de la Tunisie. Ce revirement de situation a semé la confusion parmi les députés, étant donné que Kaïs Saïed n’a jamais caché son opposition farouche envers Israël.
Cependant, le président a tenu à rappeler sa position après cette séance houleuse. Il a affirmé que la Tunisie était engagée dans une guerre de libération, et non dans une criminalisation. Selon lui, toute personne coopérant avec « l’ennemi sioniste » est considérée comme un traître. Le président a insisté sur le fait que la libération ne se réalise pas par des lois, mais par la victoire ou le martyre.
Cette crise politique marque un tournant pour le régime tunisien, qui a adopté un système ultra-présidentiel. Kaïs Saïed a été élu en 2019 avec la promesse de lutter contre la normalisation avec Israël, qualifiée de « crime de haute trahison ». Cependant, même lorsqu’il disposait du plein pouvoir législatif, le président n’a jamais cherché à légiférer sur cette question.
Le Parlement tunisien, majoritairement composé de députés nationalistes arabes sensibles à la situation à Gaza, a tenté d’accélérer le vote de cette loi sans consulter le président. Cette divergence d’opinions entre les deux institutions laisse présager un bras de fer politique inattendu.
Cette crise soulève des questions sur la stabilité politique de la Tunisie et met en évidence les divisions au sein du pays. Elle montre également l’importance des enjeux géopolitiques et l’influence de la question israélo-palestinienne dans la région.
Il reste à voir quel sera l’issue de ce bras de fer entre le président et le Parlement tunisien. En attendant, cette crise politique continue d’alimenter les débats et d’attiser les tensions en Tunisie.