La Bosnie-Herzégovine, un pays aux multiples facettes ethniques et religieuses, a été marquée par un conflit meurtrier il y a plus de 30 ans. Aujourd’hui, cette guerre a laissé des cicatrices profondes dans la société bosnienne, en particulier chez les jeunes générations.
Selma et Danilo, deux étudiants universitaires, représentent cette nouvelle génération qui est confrontée à la difficulté de construire un avenir en ayant deux visions contradictoires du passé. Selma, une Bosniaque, et Danilo, un Serbe, partagent leur expérience de vie et leurs aspirations dans un pays où l’identité ethnique est étroitement liée à la religion.
Selma se souvient de son arrivée à Sarajevo, la capitale bosnienne, avec émerveillement. C’était la première fois qu’elle était dans une ville où elle pouvait rencontrer des personnes de son ethnie et de sa religion. En Bosnie-Herzégovine, identifier une personne revient souvent à dire qu’elle est serbe orthodoxe, croate catholique ou bosniaque musulmane. Cette identification ethnique est profondément enracinée dans la culture bosnienne.
Danilo, de son côté, affirme son identité serbe et vit à Banja Luka, dans la République serbe de Bosnie. Selon lui, se définir comme un Serbe de Bosnie est une manière de proclamer son attachement à sa patrie et de rejeter toute tentative de division. Cependant, il reconnaît que ces divisions ethniques ont causé beaucoup de souffrances pendant la guerre et qu’il est important de trouver un terrain d’entente pour construire un pays uni.
La guerre en Bosnie-Herzégovine a laissé des traces profondes dans la société, et l’Histoire est perçue différemment selon les différentes ethnies. Le système éducatif bosnien est fragmenté, avec des programmes distincts dans la République serbe et dans la Fédération de Bosnie. Cette situation crée une divergence dans la manière dont l’Histoire est enseignée, renforçant ainsi les divisions ethniques.
Selma et Danilo soulignent tous les deux l’importance de dépasser ces divisions ethniques et de construire un avenir meilleur pour leur pays. Malgré les difficultés et les tensions qui persistent, ils sont déterminés à rester en Bosnie-Herzégovine et à contribuer à son développement. Pour eux, partir dans un autre pays et tout recommencer à zéro serait un renoncement. Ils sont convaincus que leur pays a le potentiel de devenir la meilleure version de lui-même, à condition que les jeunes générations s’engagent pour surmonter les stigmates du passé.
En conclusion, la Bosnie-Herzégovine continue de faire face aux défis de la réconciliation et de l’unité après la guerre qui a secoué le pays il y a plus de 30 ans. Les jeunes comme Selma et Danilo sont les acteurs clés pour construire un avenir meilleur en surmontant les divisions ethniques et en travaillant ensemble pour bâtir un pays uni et prospère.