Le Tchad est un pays où l’élevage occupe une place prépondérante dans l’économie et la vie des habitants. En effet, il représente environ 30% du PIB et offre des emplois à près de 40% de la population, selon un rapport de la Banque mondiale datant de 2022. Malgré cela, le prix de la viande reste élevé sur les marchés et la consommation reste limitée pour de nombreux Tchadiens.
L’abattoir d’Atrone, situé au cœur du marché de Ndjamena, est l’un des principaux fournisseurs de viande de la région. Cependant, de nombreux consommateurs comme Claudine Némadji se plaignent du prix élevé de la viande. Cette hausse des prix s’explique en partie par le fait que certains éleveurs réservent une partie de leur cheptel à l’exportation. Ces exportations vers des pays comme le Cameroun ou le Nigeria sont nécessaires pour rentabiliser l’élevage, mais elles engendrent des contraintes logistiques et des coûts supplémentaires pour les éleveurs.
Pour remédier à cette situation et offrir une solution plus accessible aux consommateurs, la société Laham Tchad a récemment fait son apparition sur le marché de la viande. Cette société se focalise sur la commercialisation de la viande et devrait permettre de résoudre certaines préoccupations, notamment la cherté de la viande. En effet, en créant la demande sur place, les éleveurs pourront engraisser leur bétail et vendre leur viande à l’intérieur du pays, ce qui contribuera à réduire les coûts et à rendre la viande plus abordable pour les Tchadiens.
Ce projet s’accompagne de la reprise de l’abattoir de Moundou et de la modernisation de l’abattoir de Farcha. Ces mesures permettront de créer la première zone de quarantaine et la première ferme d’engraissement du pays. Cependant, certaines coopératives s’inquiètent du manque de transparence quant aux études d’impact environnemental et social liées à ce projet. Le ministre de l’Élevage et des Productions animales, Dr Abderahim Awat Atteib, assure que des mesures sont en cours pour remédier à cette situation et garantir une approche responsable et durable de l’élevage au Tchad.
Au final, l’arrivée de Laham Tchad sur le marché de la viande promet une solution viable pour rendre la viande plus abordable et accessible aux Tchadiens. En développant l’engraissement local du bétail et en favorisant la vente sur le marché intérieur, ce projet contribuera à dynamiser l’économie de l’élevage au Tchad tout en répondant aux besoins des consommateurs locaux.