« Élections présidentielles à Madagascar : Andry Rajoelina confronté à des accusations de double nationalité et d’écoutes illégales »

À l’approche des élections présidentielles qui se tiendront à Madagascar le 16 novembre prochain, les tensions politiques montent crescendo. Dans un entretien exclusif accordé à France 24 et RFI, le président sortant et candidat à sa propre succession, Andry Rajoelina, a exprimé ses préoccupations face aux tentatives de certains de ses rivaux d’entraver le bon déroulement du scrutin.

Selon Andry Rajoelina, certains de ses adversaires souhaiteraient empêcher la tenue des élections car ils redoutent sa victoire certaine. Le président sortant nie avoir l’intention de faire obstruction aux manifestations de l’opposition, arguant que ses rivaux ne veulent pas d’élection mais plutôt une transition.

Une autre controverse entoure la double nationalité d’Andry Rajoelina, qui possède à la fois la nationalité malgache et française. L’opposition estime que cette double nationalité le disqualifie pour l’élection présidentielle. Cependant, Andry Rajoelina soutient que la question a été tranchée par la Haute Cour Constitutionnelle, qui a validé sa candidature.

Le mois dernier, dix candidats de l’opposition ont dénoncé un « coup d’État institutionnel » orchestré par le pouvoir en raison du rejet de trois recours visant à invalider la candidature d’Andry Rajoelina pour défaut de nationalité malgache. Il avait été révélé que le président sortant avait obtenu la nationalité française en 2014.

Andry Rajoelina confirme cette demande de nationalité française, affirmant qu’il l’a fait dans le but de la transmettre à ses enfants. Il réfute toute accusation de dissimulation de sa nationalité française, accusant l’opposition d’utiliser cet argument à des fins politiques.

Interrogé sur les allégations du président démissionnaire du Sénat, selon lesquelles Andry Rajoelina l’aurait menacé de quitter son poste, ce dernier nie en bloc. Il explique que ces tensions au sein de son parti sont le résultat d’une « guerre fratricide ».

Enfin, Andry Rajoelina aborde les révélations des médias européens concernant l’utilisation illégale de moyens d’écoute pour surveiller ses opposants. Il affirme que toutes les actions menées sont légales et insiste sur la nécessité pour Madagascar de se doter de moyens sophistiqués de sécurité face aux menaces intérieures et extérieures. Il soutient fermement ne pas espionner ses opposants.

Malgré les controverses et les tensions, Andry Rajoelina défend son bilan en mettant en avant la croissance économique supérieure à la moyenne africaine. Cependant, il reconnaît les insuffisances dans la lutte contre la pauvreté et l’accès à l’eau et à l’électricité.

En conclusion, à un mois des élections présidentielles à Madagascar, les tensions politiques s’intensifient. Andry Rajoelina, président sortant et candidat à sa propre succession, se retrouve confronté à des accusations concernant sa double nationalité et des allégations d’écoutes illégales. Malgré cela, il reste confiant dans sa victoire et défend son bilan économique, tout en reconnaissant les défis restants dans le pays. La tenue de ces élections sera décisive pour l’avenir politique de Madagascar.