« Port-au-Prince : L’ONU envoie une force multinationale pour lutter contre la violence des gangs et rétablir la sécurité »

Port-au-Prince, la capitale d’Haïti, est actuellement aux prises avec une violence croissante causée par les gangs. La situation s’est tellement détériorée que la police est dépassée et incapable de faire face à ces groupes criminels armés. Face à cette crise, le Conseil de sécurité de l’ONU a finalement donné son accord pour l’envoi d’une force multinationale dirigée par le Kenya afin d’aider les autorités haïtiennes à rétablir la sécurité dans le pays.

Cette décision a été accueillie avec soulagement par les habitants de Port-au-Prince, qui ont enduré une violence sans précédent ces derniers mois. Les gangs, qui contrôlent la plupart des quartiers de la capitale, ont commis des actes de violence impitoyables, allant des viols à l’enlèvement contre rançon. La population se sentait abandonnée et vivait dans la peur constante.

Le Premier ministre haïtien, Ariel Henry, et le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, ont appelé depuis un an à l’envoi d’une force de soutien à la police haïtienne. Cependant, il a été difficile de trouver un pays volontaire pour diriger cette mission, compte tenu des risques associés à une telle opération. Finalement, c’est le Kenya qui a accepté d’assumer cette responsabilité et d’envoyer 1 000 hommes en Haïti pour aider à rétablir l’ordre.

La résolution adoptée par le Conseil de sécurité valide la création de cette force multinationale pour une période initiale de douze mois, avec une évaluation au bout de neuf mois. L’objectif principal de cette mission est de soutenir opérationnellement la police haïtienne dans sa lutte contre les gangs et de créer les conditions nécessaires à la tenue d’élections. En coopération avec les autorités haïtiennes, la mission pourra prendre des mesures d’urgence temporaires et proportionnées pour sauver des vies.

Mais cette mission ne résoudra pas tous les problèmes d’Haïti. La situation économique, politique et sécuritaire du pays s’est considérablement détériorée au cours de l’année écoulée. Les gangs sont de plus en plus nombreux et mieux armés que les forces de l’ordre haïtiennes, ce qui a entraîné une hausse alarmante du nombre de meurtres. Antonio Guterres a souligné dans un rapport récent que près de 2 800 meurtres ont été recensés entre octobre 2022 et juin 2023, dont près de 80 mineurs.

En plus de l’envoi de la force multinationale, le Conseil de sécurité a également décidé de généraliser l’embargo sur les armes légères et les munitions à destination d’Haïti. Jusqu’à présent, cet embargo ne visait que les chefs de gangs. Cette mesure vise à lutter contre le trafic d’armes qui alimente les activités des gangs en provenance notamment des États-Unis.

Cette résolution représente une première étape dans la résolution de la crise haïtienne, mais beaucoup reste à faire. Une gouvernance stable et efficace est nécessaire pour que tout soutien extérieur soit durable et efficace. Les États-Unis ont annoncé qu’ils fourniraient un soutien logistique et financier à la mission, mais qu’ils n’enverraient pas de forces de sécurité sur le terrain.

En conclusion, l’envoi de la force multinationale en Haïti marque une lueur d’espoir dans la lutte contre la violence des gangs qui ravage le pays. Mais il faudra également s’attaquer aux problèmes économiques et politiques sous-jacents pour garantir une solution durable. La population haïtienne mérite de vivre dans la sécurité et la stabilité, et il est de notre devoir d’aider à réaliser cet objectif.