Sommet des dirigeants de la Cédéao pour décider de la réaction après l’expiration de l’ultimatum au Mali
Dans les prochains jours, un sommet crucial des dirigeants de la Cédéao est prévu afin de déterminer la réponse à apporter après l’expiration de l’ultimatum ouest-africain visant à rétablir l’ordre constitutionnel au Mali. Cette décision intervient après le coup d’État militaire perpétré par des groupes rebelles au Niger, qui a suscité une vive réaction de la communauté internationale.
L’annonce de l’expiration de l’ultimatum a été faite dans la nuit de dimanche à lundi, entraînant une série de conséquences diplomatiques. L’armée malienne a réagi en envoyant une délégation officielle conjointe avec le Burkina Faso à Niamey, dans le but de témoigner de la solidarité entre les deux pays et les auteurs du coup d’État. Dans le même temps, la France a décidé de suspendre toutes ses actions d’aide au développement et d’appui budgétaire au Burkina Faso, en réponse au soutien de ce dernier envers les rebelles nigériens.
Cette décision de la France de suspendre son aide financière au Burkina Faso est perçue comme une sanction pour le soutien accordé par Ouagadougou au coup d’État militaire au Niger. Les relations entre la France et le Burkina Faso s’étaient déjà tendues depuis l’arrivée au pouvoir l’an dernier du capitaine Ibrahim Traoré à la suite d’un coup d’État. La France avait alors acté le départ de sa force « Sabre » et avait maintenu son aide financière, contrairement au Mali. Cependant, le soutien du Burkina Faso à la junte au Niger est interprété par la France comme un choix de ne pas saisir la possibilité d’entamer un dialogue.
La suspension de l’aide de la France au Burkina Faso a des implications financières considérables. En 2022, l’aide budgétaire s’élevait à 13 millions d’euros et les projets d’aide au développement étaient évalués à plus de 480 millions d’euros. Ces fonds étaient utilisés pour soutenir des projets dans des secteurs clés tels que la santé, l’agriculture et l’énergie, dans un pays où plus de 40 % de la population vit en dessous du seuil de pauvreté.
Alors que le sommet de la Cédéao se prépare à discuter de la situation au Mali et des mesures à prendre, il est clair que la crise politique en Afrique de l’Ouest nécessite une réponse diplomatique concertée. Les tensions et les conséquences de ces derniers événements continuent de se faire ressentir dans la région, soulignant l’importance de la stabilité politique et de la coopération entre les pays.