La gratuité de l’enseignement : des avancées mais des obstacles persistants
Depuis 2019, la question de la gratuité de l’enseignement primaire et de base est au cœur des débats en République démocratique du Congo. Le président Félix Antoine Tshisekedi s’est engagé à respecter la volonté du peuple congolais en mettant en place cette réforme. Trois ans plus tard, malgré des conditions précaires d’enseignement, la gratuité de l’enseignement est devenue une réalité.
Selon l’Unicef, près de 3 millions d’enfants ont pu s’inscrire à l’école pour l’année 2022-2023. Cependant, les défis restent nombreux. Les classes surchargées, le manque de formation et de rémunération des enseignants, ainsi que le manque d’infrastructures adéquates, continuent de poser problème.
Dans la province du Kongo central, la situation est particulièrement préoccupante. Le gouvernement provincial a fixé des frais scolaires pour l’année 2023-2024, ce qui a suscité de vives réactions. Les parents doivent désormais payer des montants considérables, allant jusqu’à 87 000FC pour les étudiants des humanités.
Cette décision a déclenché un débat sur la dichotomie entre la volonté présidentielle de lutter contre la déperdition scolaire et la réalité des frais imposés par les autorités locales. Les enseignants, les chefs d’établissement et les syndicats rejettent la responsabilité sur les associations de parents d’élèves et le gouvernement provincial.
Les parents, quant à eux, expriment leur mécontentement face à ces frais exorbitants, accusant le gouverneur de la province de ne pas tenir compte de la situation économique difficile de la population. Certains vont jusqu’à affirmer que cette décision pourrait avoir un impact sur les prochaines élections, le gouverneur étant candidat aux législatives dans la ville de Matadi.
Il est clair que l’objectif louable de la gratuité de l’enseignement rencontre des défis majeurs sur le terrain. Les familles congolaises restent néanmoins résolues à donner à leurs enfants l’accès à une éducation de base, même si cela signifie faire face à des difficultés financières.
Il est essentiel que le gouvernement provincial du Kongo central revoie sa décision et cherche des solutions pour garantir un accès effectif à l’éducation pour tous les enfants. Cela passe par des mesures telles que l’investissement dans les infrastructures scolaires, la formation et la rémunération adéquate des enseignants, et la création de mécanismes de contrôle pour éviter toute augmentation injustifiée des frais scolaires.
La gratuité de l’enseignement est un droit fondamental pour tous les enfants. Il est essentiel que les autorités congolaises s’engagent pleinement à respecter ce droit et à garantir des conditions d’enseignement dignes pour tous les élèves. L’éducation est un pilier essentiel du développement d’un pays et ne doit pas être entravée par des obstacles financiers. Il est temps d’agir pour briser les barrières qui empêchent les enfants d’accéder à l’éducation et de construire un avenir meilleur pour tous.
Sources:
– https://fatshimetrie.org/blog/2023/09/16/lutter-contre-la-deperdition-scolaire-au-congo-bilan-et-perspectives-de-la-gratuite-de-lenseignement-primaire-et-de-base/
– https://fatshimetrie.org/blog/2023/09/16/la-ventilation-des-frais-scolaires-dans-la-province-du-kongo-central-un-obstacle-a-la-gratuite-de-lenseignement/
– https://fatshimetrie.org/blog/2023/09/16/lengagement-du-president-tshisekedi-pour-la-gratuite-de-lenseignement-realite-ou-illusion/