Tensions, désaccords et incertitudes au sein de l’opposition congolaise à l’approche des élections générales de décembre 2023. Une fois de plus, le fichier électoral déclenche une polémique entre les différents acteurs politiques. Martin Fayulu, le président du parti Encadrement citoyen pour le développement, a annoncé le lundi 19 juin qu’il ne déposera pas sa candidature à la prochaine présidentielle, ni celle de ses députés nationaux, en raison de l’absence d’audit des fichiers électoraux. Pour lui, ces fichiers ont été « fabriqués de toutes pièces » et doivent être audités par un cabinet indépendant.
Cependant, du côté de Lubumbashi, le QG d' »Ensemble pour la République » a laissé entendre que la formation politique présentera des listes à tous les niveaux. Selon Olivier Kamitatu Etsu qui a parlé au nom de Moïse Katumbi Chapwe, la lutte pour des élections démocratiques et inclusives doit être menée jusqu’au bout. Cette détermination intervient peu après la déclaration de Martin Fayulu.
L’opinion attend également de connaître la position de Delly Sessanga et de Matata Ponyo, deux autres membres de l’opposition. Moïse Katumbi ayant déjà parlé, les prises de position contradictoires risquent de perturber les activités décidées d’un commun accord par le quatuor pour la rectification du processus électoral. Le meeting prévu le samedi 24 juin à N’djili/Sainte-Thérèse de Kinshasa a peu de chances d’aboutir.
Dans un contexte où l’instabilité politique règne, la dislocation de l’opposition à quelques mois des élections générales pourrait impacter négativement le processus électoral. L’implication des présidents de la SADC et de la République du Congo pour des concertations entre les parties prenantes est sollicitée par Martin Fayulu, avec l’espoir que des correctifs nécessaires soient apportés pour un processus électoral démocratique et inclusif. Il a également appelé les confessions religieuses à ne pas accompagner la CENI dans le processus électoral en cours.
La question du fichier électoral reste donc entière, sans que des solutions concrètes ne soient encore proposées. Dans ce contexte, l’incertitude persistante sur le processus électoral risque de susciter l’inquiétude chez les citoyens congolais, qui aspirent à des élections transparentes et crédibles pour l’avenir de leur pays.