Assinie-Mafia, une petite commune située à une centaine de kilomètres à l’est d’Abidjan, est isolée du reste de la Côte d’Ivoire par une lagune. Cette situation met en difficulté l’accès aux soins d’urgence pour les habitants de 16 villages bordant cette lagune. Hippolyte Ebagnitchie, le maire d’Assinie-Mafia, a décidé de trouver une solution à ce problème, en mettant en service début juin le premier bateau-ambulance de la Côte d’Ivoire.
Financé entièrement par la mairie à environ 50 millions de francs CFA (76 000 euros) et fabriqué dans le pays, ce bateau ambulance est équipé pour transporter quatre patients, plusieurs médecins et proches des malades, avec l’ensemble des équipements médicaux requis pour sauver des vies.
Le bateau-ambulance est une vraie nécessité, car avant sa mise en service, les habitants des villages enclavés étaient obligés de rejoindre les centres de santé en pirogue. Cette solution était coûteuse et inadaptée en cas d’urgence nécessitant une prise en charge rapide d’un patient. « Au cours du trajet, il pouvait y avoir des situations dramatiques, comme un patient gravement blessé qui se vidé de son sang », rappelle Athanase Anné Assalé, l’un des deux médecins de la commune.
Le bateau-ambulance est équipé de tout le matériel nécessaire pour sauver des vies, notamment l’oxygène, un défibrillateur et des moniteurs cardiaques. Il pourra donc prendre en charge toutes les urgences nécessaires pour les 25 000 habitants d’Assinie-Mafia.
Outre le sauvetage de vies, le bateau-ambulance va améliorer l’accessibilité aux soins pour de nombreuses femmes d’Assinie qui accouchent régulièrement dans des pirogues. L’objectif est de faire en sorte que ce bateau soit un outil utile pour la population locale, et la mairie n’a pas souhaité facturer le service rendu.
La solution développée par le maire Hippolyte Ebagnitchie et son équipe est un exemple emblématique de la capacité des solutions locales à résoudre des problèmes locaux. Le bateau-ambulance est un outil indispensable pour sauver des vies et permettre l’accès aux soins de santé dans des zones enclavées et isolées.