Route Kananga-Mbuji-Mayi en construction en RDC : Malversations financières et immobilisme freinent le développement de la région de Kasaï.

Le Kasaï, une région de la République Démocratique du Congo (RDC) souffre de l’enclavement et de la pauvreté. Depuis son arrivée au pouvoir en 2018, le président, Félix Tshisekedi, a pourtant initié quelques projets pour redonner un peu d’oxygène à la région, mais rien ne semble avancer.

L’un des cas qui agacent le plus est celui de la route Mbuji-Mayi-Kananga, longue de 188 km. Pourtant, l’État a déjà décaissé 27 millions $ US en faveur de la société égyptienne SAMCRETE pour la réalisation des travaux. À ce jour, seuls 17 km non asphaltés, aux alentours de Mbuji-Mayi, ont connu un début de travaux.

Que se passe-t-il ? Des malversations financières sont suspectées. Les combines dans les dossiers ne sont pas exclues. Ainsi, le projet 100 jours, une mesure du gouvernement pour redynamiser la marche de l’État, a été une illustration parfaite de la magouille. Pour rappel, l’État a dépensé de l’argent, des individus s’en sont emparés et personne n’a été sévèrement puni.

Si les projets pataugent, inutile de chercher des boucs-émissaires. Les officiels ne seraient pas innocents, selon des fins limiers qui ont détecté des pratiques douteuses. Le ver se trouverait dans le fruit. Des retards sont observés dans l’exécution des travaux, surtout lorsqu’on prend pour exemple, la construction de l’Université de Mbuji-Mayi, du port de Ndomba, de la centrale solaire de Tshipuka et de la route Kananga-Kalamba-Mbuji qui mène vers l’Angola.

Le gouverneur du Kasaï central John Kabeya Shikayi n’a pas hésité de tacler le ministre des Travaux publics, Alexis Gisaro, pour sa trajectoire dangereuse et obscure dans la gestion du dossier de la route Kananga-Kalamba-Mbuji. Gisaro veut attribuer un autre tronçon à SAMCRETE ou sectionner celui sur lequel les Égyptiens travaillent déjà.

Le ministre des Finances Nicolas Kazadi Kadima, un technocrate ayant fait ses preuves dans le secteur financier et dans les institutions internationales, a lui aussi déçu. Il a signé une lettre de confort en faveur de SAMCRETE pour se raviser un mois après, et a récemment été agressé par des fonctionnaires de l’État. Il est accusé de bloquer beaucoup de dossiers sans raison et d’avoir ouvert des comptes ténébreux dans les banques privées.

Dans la région de Kasaï, la route Kananga-Mbuji-Mayi en construction semble ressembler à une parfaite illustration de l’immobilisme qui freine le développement de cette région enclavée et pauvre. Les malversations financières constatées, le retard dans l’exécution des travaux et les dissensions entre les officiels ne sont pas pour faciliter la tâche du président Félix Antoine Tshisekedi qui a pourtant initié des projets dans cette région.

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