Le Conseil supérieur de l’audiovisuel et de la communication prend des mesures conservatoires contre CML13TV après une émission incitant à la violence

Le Conseil supérieur de l’audiovisuel et de la communication (CSAC) en République Démocratique du Congo (RDC) a effectué une réévaluation des mesures conservatoires imposées à la chaîne de télévision CML13TV, l’animateur de l’édition spéciale « Libre Opinion » ainsi qu’aux invités de cette émission. Lors de cette réunion, qui s’est tenue le vendredi 26 mai 2023, les hauts conseillers ont décidé de diminuer la suspension de ladite chaîne, passant de 45 à 30 jours, et d’augmenter la suspension de l’animateur de 72 à 90 jours. Un embargo de 90 jours a également été imposé sur les médias émettant à Kinshasa pour empêcher les invités, les députés Daniel Safu et Mike Mukebayi, de passer à l’antenne.

Ces mesures conservatoires ont été prises suite à l’émission spéciale « Libre Opinion » diffusée le 20 mai 2023, qui avait été l’objet d’un communiqué du CSAC le 22 mai 2023. Les hauts conseillers ont alors regretté le « spectacle désolant » diffusé par CML13TV et ont imposé des sanctions. Le signal de la chaîne a été suspendu pendant une durée préventive de 45 jours, tandis que l’animateur a été frappé d’une « suspension de passage dans tous les médias de la RDC pour une durée de 72 jours avec possibilité des actions disciplinaires éventuelles » de l’Union Nationale de la Presse du Congo (UNPC).

Le journaliste Louis-France Kuzikesa, présentateur de l’émission « Libre Opinion », a été accusé d’avoir organisé une prestation médiatique incitant à la violence, ce qui a été considéré comme un manquement à la déontologie journalistique. Les députés Daniel Safu et Mike Mukebayi ont quant à eux voulu « mettre en péril la cohésion nationale ». Les membres du CSAC ont donc recommandé aux chambres parlementaires concernées d’ouvrir des actions disciplinaires pour décourager ce genre de délinquance dans les médias.

Il est important de rappeler que ces sanctions sont l’application de la loi congolaise en matière de régulation audiovisuelle. Le CSAC espère que ces mesures préventives inciteront les médias à prendre en compte la déontologie de la profession et contribueront à l’éducation et au civisme des médias au sein de la société congolaise.