La Chine et la République démocratique du Congo ont annoncé une coopération militaire renforcée lors de la rencontre entre les deux chefs d’Etat, Félix Tshisekedi et Xi Jinping, à Beijing. Selon le communiqué final, les deux pays se sont engagés à intensifier les échanges entre leurs armées, notamment dans la lutte contre la criminalité transfrontalière et à travers des exercices et entraînements conjoints. La Chine a également affirmé son intention d’accompagner la RDC dans la mise en œuvre de sa loi de programmation militaire pour renforcer les capacités de ses forces armées.
En effet, l’année dernière, le gouvernement de la RDC avait adopté une loi de programmation militaire qui vise à doter le pays d’un atout pour faire face à l’insécurité et aux menaces multiformes émergentes. Cette loi est une loi financière pluriannuelle qui fixe les échéances des crédits de paiement relatifs aux dépenses d’équipements et de développement des Forces armées. Elle détermine les séquences et le rythme des opérations ou des achats à effectuer pour atteindre les objectifs précis des forces armées.
Lors de la rencontre entre les deux chefs d’Etat, d’autres questions de coopération ont également été abordées. Cependant, l’annonce de la coopération militaire renforcée suscite des questionnements et des craintes de la part d’une partie de l’opinion congolaise. En effet, plusieurs membres de la société civile et de l’opposition redoutent que cette collaboration exacerbe les tensions dans la région, notamment avec les pays voisins. D’autres mettent en avant l’importance de la souveraineté nationale et craignent que cette coopération n’implique une dépendance accrue de la RDC vis-à-vis de la Chine.
Dans tous les cas, cette annonce montre que la RDC continue de nouer des partenariats stratégiques avec des pays influents sur la scène internationale, notamment dans le contexte de la lutte contre l’insécurité dans le pays et dans la région. Cependant, il conviendra d’assurer une transparence totale sur les termes de cette coopération et de veiller à ce que celle-ci soit effectivement bénéfique pour la RDC et pour ses forces armées.